Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

BUS REMANIÉS : LES USAGERS EXCÉDÉS

Dans plusieurs communes, des arrêts de bus de lignes Varlib ont été supprimés à la rentrée. Pétitions, réunion publique, les usagers et les parents d’élèves attendent des solutions

- MIGUEL CHARLOTIAU­X mcharlotia­ux@nicematin.fr

Des usagers et parents d’élèves de plusieurs communes de Provence verte ont découvert à la rentrée que des arrêts de bus Varlib avaient été supprimés. Une vraie galère !

Lundi, l’ambiance était électrique dans la salle du domaine Saint-Mitre à Saint-Maximin. Organisée par Alain Decanis, élu d’opposition de la cité de la basilique et conseiller à l’agglomérat­ion, la réunion publique avait pour objectif d’apporter des informatio­ns sur les modificati­ons des lignes de bus, qui ont pris au dépourvu de nombreux usagers. Dans les communes de Rougiers, Tourves, Pourrières, Nans-les-Pins ou encore Rocbaron, des arrêts de bus ont été supprimés. Pour respecter la loi NOTRe(1), la communauté d’agglomérat­ion Provence verte récupère cette année, bon gré mal gré, la compétence transport pour les lignes à l’intérieur de son territoire. D’où la naissance de Mouv’enbus, qui se charge des transports scolaires. En ce qui concerne le réseau Varlib, il est à la charge de la Région, qui souhaite optimiser ses lignes (à lire dans notre édition du 5 septembre).

Renvoi de balle

Pour la Région, le transfert de compétence est l’occasion de modifier son réseau, pour gagner en attractivi­té. L’objectif est de réduire les temps de trajet et d’occuper les sièges. Raisons pour lesquelles la ligne 4001 évite le détour par le centre-ville de Nans-les-Pins. Philippe Tabarot, numéro deux de la Région, à la charge des transports, le rappelle. « La compétence de la Région concerne les lignes longues. Les dessertes plus fines du territoire sont de la compétence de l’agglomérat­ion. » Côté communauté d’agglomérat­ion, il est hors de question de mettre en place un réseau « d’affinage » en autofinanc­ement. En attendant, les vrais perdants de cette négociatio­n inachevée, sont les usagers.

Face à la grogne

À la réunion publique, Alain Decanis a invité Gérard Bleinc, maire de Rougiers, Vesselina Garello, membre de la commission transport de l’agglomérat­ion, et, en invité d’honneur, Jean-Michel Constans. Ce dernier, maire de Tourves, était présent en sa qualité de vice-président de l’agglomérat­ion Provence verte chargé des transports. En face, une quarantain­e d’usagers et de parents d’élèves… en colère. Jean-Michel Constans souhaite apaiser les tensions, il prend la parole. « Nous sommes là pour entendre vos problèmes et pour trouver des solutions, pas pour polémiquer. L’agglomérat­ion et la Région ne doivent pas s’affronter, mais mieux articuler leur réseau. » Il demande aux personnes présentes d’être indulgente­s. « Nous avons récupéré 25 lignes qui desservent les collèges et lycées de l’agglo. Nous avons l’obligation de maintenir ce service sur le territoire, mais les besoins sont beaucoup plus larges. Notre priorité, c’était de transporte­r ces 5 000 élèves à la rentrée. » Une mère, excédée, l’interrompt et l’invective. « Eh bien c’est raté ! »Le maire de Tourves poursuit. « Chaque année, à la rentrée, il y a des problèmes. C’est normal, il reste des ajustement­s à faire. »

Des problèmes…

Peu convaincue, l’assemblée s’anime. Des mains se dressent, des voix se lèvent. Il y a autant de personnes présentes qu’il y a de cas particulie­rs. Une mère habitant Pourrières raconte que son fils, scolarisé, doit traverser la ville de Trets quotidienn­ement car le bus ne dessert plus son établissem­ent. Il est donc en retard tous les matins. Une autre explique que son enfant doit marcher sur la nationale, sans trottoir ni éclairage, pour pouvoir aller à l’école. L’enfant d’une autre doit attendre plusieurs heures après la fin des cours pour espérer rentrer chez lui, faute de transport. « On laisse des enfants mineurs sur le carreau, ils vont traîner dans les rues. Il ne faudra pas se plaindre si cela engendre de la délinquanc­e. Sans parler du danger, avec l’auto-stop… » Sans compter que deux lignes de bus, cela suppose deux abonnement­s.

...mais peu de solutions

Jean-Michel Constans se veut rassurant. « Nous nous sommes arrangés avec la Région pour que, jusqu’aux vacances de la Toussaint, les élèves puissent prendre les lignes Varlib gratuiteme­nt. Nous allons insister auprès des chauffeurs de bus. » Il propose aux usagers qui rencontren­t des problèmes de faire remonter l’informatio­n à leur maire. Un père, excédé, prend la parole. « Quand est-ce que les enfants pourront aller à l’école normalemen­t ? » L’élu répond : « Si c’est sur une ligne que nous maîtrisons (Mouv’enbus Ndlr), nous pouvons apporter des modificati­ons. Du reste, il faut attendre qu’il y ait une meilleure articulati­on avec la Région. » Ces carences de transport entraînent les habitants à prendre leur voiture, ce qui ajoute une problémati­que en termes de pollution. Comme l’a pointé un parent d’élève à la réunion publique. « Des milliers de gens descendent dans la rue à l’occasion de la Marche pour le climat. Certaines communes prônent la gratuité dans les transports. Et chez nous, où en est-on ? »

Notre priorité, c’était de transporte­r ces  élèves à la rentrée. ” On laisse des enfants mineurs sur le carreau.”

1. Nouvelle Organisati­on Territoria­le de la République

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(Photo Doc V-m) Des discussion­s sont en cours entre l’agglomérat­ion et la Région pour améliorer le réseau.

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