Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Compagnons du devoir, une mentalité à part entière
De vendredi à dimanche, La Croix-Valmer accueille l’exposition de chefs d’oeuvre et des démonstrations des compagnons du devoir. Zoom sur l’organisateur, Christian Nobilini
Mon Tour de France m’a fait m’arrêter ici. Ce sont les aléas de la vie. » Christian Nobilini est un homme comblé. C’est à La Croix-Valmer qu’il a rencontré la femme de sa vie. Installé dans le village croisien depuis 1986, le Suisse (de Genève), a une vie bien remplie. Entre compagnonnage et entreprise, il a donné sans compter. Car une fois un diplôme obtenu (CAP, BEP, etc.), le jeune compagnon aspirant se lance dans un Tour de France qui lui permettra de devenir compagnon à part entière. En 1990, il ouvre son entreprise, toujours à La Croix-Valmer, la Plomberie de la Source, dont il a lâché les rênes il y a quatre mois. Chef d’entreprise et compagnon ferblantier, cela donne un sacré rythme. Pas de place pour l’ennui. « L’entreprise, c’était entre 60 et 70 heures par semaine et les chantiers école, cela durait trois à quatre mois. »
Objectif : « toucher les jeunes »
Quelques mois à sacrifier ses week-ends, ponts et autres jours de repos pour partager son savoir. Rendre aux compagnons ce qu’ils lui ont apporté. « Nous, les compagnons, nous faisons l’encadrement. Ce sont les jeunes qui font le boulot. C’est de la formation à l’état pur. » Peu importe le temps passé. Le compagnonnage, une mentalité à part. « C’est une vie de famille. C’est comme avoir des enfants : il n’y a pas d’heures. Il faut s’investir. Et si vous ne savez pas vous investir, vous n’avancez pas. Quoiqu’on fasse. » Un certain sens du sacrifice nécessaire pour arriver à l’excellence. Qui vous marque au plus profond. Et crée des liens à jamais. Le Croisien a même pu compter sur ses amis pour lui apporter quelques pièces dans sa maison, comme son portail artistique avec valves et robinets dessus. Tout ceci est doublé à une humilité sans faille. Parler de lui, l’homme n’aime pas. « Ce n’est pas nous qui avons de l’importance, c’est ce qu’on véhicule. » À travers ce week-end de présentations des oeuvres et de démonstrations, Christian Nobilini n’a qu’un seul but : « toucher les jeunes, les sensibiliser aux métiers de bouches (pâtissier, boulanger, cuisinier), du bâtiment et de l’industrie. » C’est ainsi, qu’impliqué au maximum comme pour chacun de ses investissements, qu’il a tenté de mettre en valeur les affiches de l’événement dans des lieux où se rendent nombre de minots de 14 à 16 ans, ses principales cibles. « C’est la raison pour laquelle j’ai effectué des démarches auprès du Lycée du Golfe, ou encore le boulanger en face du Lycée, qui m’ont très bien accueilli. »