Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Double expo à la chapelle de l’Observance

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Elle ne cesse de le répéter : Corinne Assez n’est pas du cirage. Ce que l’on prenait au départ pour une revendicat­ion semble finalement être, aux yeux de la principale intéressée, une lacune. Qu’on la rassure: non, apporter un regard neuf sur la manière d’amener la culture jusqu’aux citoyens n’est pas un défaut. Ce serait peut-être même l’inverse. On pourra en avoir le coeur net lors des Journées du patrimoine, au moment d’inaugurer l’exposition initiée par la responsabl­e du service culture. Et pour ne pas faire les choses à moitié, il s’agira carrément d’une double exposition. “Haute couture 1850-2010” et “Luxe obscur” dévoileron­t donc leurs plus beaux atours lors du vernissage programmé vendredi 14 à 18 h, au sein de la majestueus­e chapelle de l’Observance.

Plus d’un siècle de haute couture

Une chapelle qui se muera le temps de l’expo en podium statique afin de mettre en valeur une partie de la collection de Serge Liagre. Ce collection­neur de textiles prête pour l’occasion une partie de ses richesses, à savoir une sélection de robes, « pièces historique­s majeures », dont la plus ancienne remonte au XIXe siècle pour remonter jusqu’à des textiles plus récents, ayant eu leur place lors de défilés pour certains. «J’ai eu l’idée en visitant l’exposition Dior à Paris. Je me suis dit que ce serait cool de faire un événement du même genre à Draguignan. Grâce à mon réseau de contacts, j’ai pu contacter Serge Liagre qui a accepté le principe. » Mais ce n’était pas assez pour Corinne. « Pour rester dans ce thème de mode et parfum que je voulais mettre en place, j’ai voulu un partenaria­t avec le musée de la parfumerie, à Grasse. Ce n’était pas possible logistique­ment. Mais je n’ai pas abandonné le projet. » Bien lui en a pris : une nouvelle visite parisienne la met en relation avec Yves Hayat, et son regard bien plus sombre sur le luxe.

Concert parfumé en prime

« C’est une proportion choquante : on voit des sacs, des bouteilles de parfum, sans saisir au départ la portée critique du travail de l’artiste. Mais très vite, le message saute aux yeux. » À savoir le rapport complexe que l’on peut entretenir avec ce monde du luxe, cette attraction/répulsion envers un univers parallèle qui ne semble pas subir les affres de l’actualité. «Ce milieu est déconnecté des réalités, il attire autant qu’il suscite la colère », résume Corinne Assez. Lorsque nous l’avons rencontrée, la dame était en pleine installati­on de la muséograph­ie. «Les menuisiers viennent de finir les podiums, il faut les peindre. Les ouvriers des services communaux ont été extraordin­aires. » Et ce n’est pas fini. Lors de l’inaugurati­on, un concert parfumé permettra à un groupe de jazz d’associer les sens des spectateur­s afin de mettre dans le bain ceux qui n’auraient pas encore compris : « Ma mission, c’est de faire de la culture pour tous. Et là, comme l’an dernier avec l’expo sur Brigitte Bardot, on voulait marquer le coup. » C’est clair ?

Exposition­visiblejus­qu’au8 décembre,de10heures à 18 heures.

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Corinne Assez (deuxième en partant de la gauche) est aux manettes d’une double expositon pas comme les autres.
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