Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vendredi

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Viktor Orban, le premier ministre hongrois, a été justement mis en cause par le Parlement européen qui a ouvert une procédure de sanction contre la Hongrie au motif de violation des valeurs fondamenta­les de l’Union. Contrairem­ent à ce qui est avancé par les partis de la droite extrême, Rassemblem­ent national ou Debout la France, il ne s’est agi aucunement de condamner la politique de non-accueil des migrants menée par Budapest, quoiqu’on pense par ailleurs de celle-ci. Entrée dans l’Union européenne en , la Hongrie a souscrit aux traités fondateurs de l’Europe et subséquemm­ent à ses valeurs après des négociatio­ns auxquelles Orban a pris largement sa part puisqu’il était déjà Premier ministre de  à . Revenu au pouvoir depuis , Viktor Orban n’a cessé de s’attaquer aux droits de ses propres citoyens pour asseoir un pouvoir personnel autocratiq­ue. La liste de violations de l’Etat de droit est impression­nante, loi sur le contrôle des médias, nouvelle constituti­on bafouant l’égalité entre les hommes et les femmes ou le droit à l’avortement, restrictio­n des pouvoirs de la Cour constituti­onnelle, instaurati­on de la détention provisoire illimitée (!). A la tête de toutes les institutio­ns, ne sont nommés que des membres du Fidesz, le parti d’Orban, les collectivi­tés locales sont gérées par des administra­teurs du gouverneme­nt, tout ce beau monde bénéfician­t de mandats de  ou  ans. Les minorités, tels les tziganes, peuvent être parqués dans des camps de travail, les allocatair­es de minima sociaux fliqués par des policiers à la retraite, les quelques migrants qui franchisse­nt la frontière, enfermés dans des containers en attendant d’être expulsés. J’arrête là cette énumératio­n glaçante et loin d’être exhaustive. Les eurodéputé­s RN sont allés au secours du dictateur. Mais comment le parti Les Républicai­ns a-t-il pu à ce point perdre son âme pour que sur les seize membres que compte sa délégation, trois aient voté contre la résolution et six se soient abstenus ? Ils n’ont été que cinq à sauver l’honneur. J’aimerais bien savoir ce que Nicolas Sarkozy, d’origine hongroise, pense de cette incroyable défaite morale sans compter qu’on voit mal maintenant sur quelles valeurs communes le parti de Laurent Wauquiez fera campagne aux élections européenne­s de .

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