Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«On ne peut pas être renseigné par une machine »
Pas une personne rencontrée hier matin dans le hall de la gare n’est indifférente à la fermeture envisagée des guichets. «Hier, j’avais besoin d’un abonnement d’une semaine pour aller à Nice, j’étais contente d’aller au guichet pour avoir les informations nécessaires. Et en général je préfère m’adresser à une personne plutôt qu’à une machine pour avoir des renseignements », témoigne Marie-Charlotte, de Draguignan. Jeannette et Évelyne, deux retraitées de Draguignan et La Motte, ont fait la queue en attendant l’ouverture des guichets : « Ça fait trop longtemps que ça dure ces attaques contre le service public, c’est scandaleux, dit la première. Tant qu’on n’aura pas tout bloqué, ils ne reculeront pas. Les personnels devraient faire une grève Non-stop ». « On a signé la pétition à Draguignan pour faire ouvrir le guichet de la gare, qui a déjà fermé », ajoute l’autre, bien décidée à signer la pétition.
Les gens, les touristes ont besoin de conseils
Catherine, qui habite Le Muy, est catastrophée : « Une gare, qui draine tant de monde, sans guichet. C’est une plaisanterie ? Déjà qu’il n’y en a plus à Draguignan. Comment vont faire les étrangers, qui ne sont pas à l’aise avec le Français ? Ils ont besoin d’être face à quelqu’un, pas à une machine. On régresse. On prône les transports en commun et on supprime les guichets pratiques. On marche à l’envers. Ce n’est pas logique. J’ai signé la pétition et suis prête à me mobiliser. C’est à nous les usagers de manifester notre mécontentement ». Sophie est également opposée à la décision de la SNCF : « C’est inquiétant, c’est un service public et c’est aussi le travail des gens. Je prends le train tout le temps, c’est mon mode de déplacement habituel, professionnel et personnel. J’habite à Grimaud, c’est déjà compliqué pour venir. Et la zone n’est déjà pas très bien desservie en trains. On est dans une gare départementale, avec des TER, c’est normal qu’il y ait des guichets. En outre je ne suis pas favorable à la carte bancaire à tout va. C’est aussi une gare très fréquentée par les touristes, ils ont besoin de conseils, car ce n’est pas évident d’être renseigné par une machine ». La jeune femme sait de quoi elle parle, puisqu’elle travaille dans le tourisme.
La solitude face à l’automate
Face à un automate, Noël tente d’acheter son billet. « J’essaie de m’en servir mais j’utilise aussi les guichets parce qu’on n’a pas toujours ce qu’on veut avec les appareils », dit-il. La preuve quelques minutes plus tard… « Pour ceux qui ne sont pas habitués à utiliser les moyens numériques, c’est compliqué, regrette-t-il. La SNCF a déjà supprimé les petites fiches des horaires. Il faut se mettre au smartphone, ce n’est pas aisé pour tout le monde ». Mickaëla vient spontanément apporter son avis: « l’autre problème, ça va être les abonnements, pour la carte Zou par exemple. Il y a beaucoup de documents à apporter. Il va falloir reconfigurer les machines. En plus ces appareils n’acceptent pas les pièces, ne peuvent pas être utilisées par les personnes qui n’ont pas de carte bleue. Certaines cartes ne passent pas. Et quand un appareil tombe en panne, c’est la pagaille. Il faut maintenir au moins un guichet… »