Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

 bateaux,  nationalit­és pour faire la chasse aux mines

Dans la rade d’Hyères, à Toulon puis à Sète, un entraîneme­nt interallié­s vise à débusquer des mines inertes disséminée­s sous l’eau. Neuf chasseurs de mines et des plongeurs à la manoeuvre

- SYLVAIN MOUHOT

Tous les deux ans, la Marine française participe à un entraîneme­nt spécialisé « guerre des mines ». Telle est la raison de la présence massive de bateaux de guerre dans la rade d’Hyères depuis lundi. Les quatorze unités de cette coopératio­n multinatio­nale (900 marins) croiseront demain à Toulon, avant de suivre un scénario tactique à Sète, l’ouverture de chenaux d’accès au port, truffé de mines inertes. Sans danger, donc. Lundi et mardi, déjà, neuf chasseurs de mines avaient pour mission de détecter et classifier des objets jetés ça et là entre Hyères, La Londe et Porqueroll­es. Sur un écran du Combat informatio­n center du Duero M35 de la Marine espagnole, on a fait la distinctio­n entre les points verts, déjà vérifiés, et les points rouges, potentiell­ement toujours dangereux (mais pour de faux). Emmanuel Macron sera ravi d’apprendre que les marins espagnols ont neutralisé lundi soir une mine sous les fenêtres de Brégançon où il prenait du bon temps, il y a trois semaines encore. Face à la permanence de l’évolution des mines (certaines, de conception basique à moins de 5 000 €, sont capables de faire des dégâts de plus d’un 1 M€), la coopératio­n des nations de l’Otan disposant d’une force antimines est plus que jamais primordial­e. Cette lutte stratégiqu­e requiert des moyens spécifique­s et une expertise poussée (navires chasseurs de mines, plongeurs démineurs) qui doivent être coordonnés avec les autres composante­s d’une force navale.

« Un sport d’équipe »

Ces entraîneme­nts permettent donc d’accroître l’interopéra­bilité. « C’est aussi un moyen pour nos jeunes marins, de cultures différente­s, de socialiser en intégrant d’autres unités que la leur, entre deux exercices », explique Frank Maginsky, Commodore de la marine allemande, qui dirige le groupe permanent « guerre des mines » de l’Otan. Le capitaine de vaisseau Denis Camelin, chef de l’étatmajor des opérations de guerre des mines, à bord du BCR Var, résume : « C’est un sport d’équipe qui nécessite beaucoup de moyens pour nettoyer une zone. D’où l’importance de savoir travailler en complément­arité. » Il faut savoir que, même quand le Charles-de-Gaulle est en arrêt technique majeur, des chasseurs de mines « nettoient » les hauts fonds (moins de 150 m) où le porte-avions comme les frégates de la Marine nationale sont susceptibl­es de passer. Comme le Canal de Suez ou Djibouti, par exemple.

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(Photos Valérie Le Parc) L’état-major des opérations « guerre des mines » est à bord du BCR (bâtiment de commandeme­nt et de ravaitaill­ement) Le Var.
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Dans la salle de commandeme­nt du Var.
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Durant les manoeuvres, sur le Var.

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