Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pas de miracle selon FO
Force Ouvrière n’attendait « aucun miracle », selon Serge Kiebel, secrétaire départemental dans le Var pour les services publics et de santé, « tant la dégradation de notre système de santé est avancée ». Partageant le constat d’Emmanuel Macron «sur l’absolue nécessité d’agir», il reste d’autant plus prudent, que, sur le volet du financement, «les 400 M€ supplémentaires annoncés l’année prochaine nous semblent en dessous de l’investissement nécessaire». Côté positif, «la réduction à terme de part de la tarification à l’activité est un axe intéressant puisque nous la dénonçons » explique le Varois. « Cet outil est le ver qui a pourri le fruit d’un système hospitalier centré sur l’humain pour le recentrer sur la logique d’entreprise, de gain, où le patient est devenu pour les décideurs un volume financier, une part de marché. » Le syndicat FO reste réservé car un projet de Loi est annoncé pour 2019 et « nous verrons les annonces concrètes.» Plusieurs points préoccupent le syndicat : «la nécessité de désengorgement des urgences doit passer certainement par une organisation et un maillage territorial plus efficient avec l’implication de la médecine de ville. Toutefois, positionner l’hôpital à sa juste place nécessite également l’arrêt des fermetures des lits d’hospitalisation en aval qui manquent cruellement aujourd’hui et qui mettent nos hôpitaux sous tension. » Le président de la République veut redonner toute sa place aux services de soins au sein de l’hôpital, que les médecins et les agents prennent part aux décisions : «FO ne peut qu’abonder dans ce sens puisque nous nous étions opposés à la nouvelle gouvernance qui a amené les pôles d’activités et les GHT, éloignant les centres décisionnels du terrain.» Aussi, souligne Serge Kiebel « nous serons vigilants pour que les agents hospitaliers ne soient pas sacrifiés tant leur investissement est solide et profond pour accueillir les patients de jour comme de nuit en assurant une qualité et une sécurité des soins. Nous demandons une reconnaissance de tous les agents hospitaliers, de tous les métiers soignants, administratifs, techniques et ouvriers. Cette reconnaissance passe par l’amélioration des conditions de travail et une augmentation des grilles indiciaires ».