Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« On a grillé notre joker »

Anthony Belleau est, à l’image de son équipe, au creux de la vague. Mais l’ouvreur ou le centre entend rebondir dès ce samedi contre Agen

- PAUL MASSABO

La vidéo a forcément été longue. Elle a permis de crever les abcès en mettant en exergue les côtés négatifs de ce match à Paris ». Anthony Belleau n’est pas surpris. Il s’attendait à ce que la séance vidéo soit pointilleu­se et qu’elle prenne du temps. Ça n’a pas loupé. Comment aurait-il pu en être autrement après la lamentable prestation des Rouge et Noir face au Stade Français, dimanche dernier ? L’internatio­nal tricolore avec beaucoup de lucidité et de franchise tranche : «La colère de Patrice (Collazo) n’est pas passée et on l’aura sur le dos tant qu’on n’aura pas rectifié le tir. Au regard du match fourni contre les Castrais, on a été méconnaiss­ables à Paris. On ne peut même pas parler de rugby. On n’y était pas. On n’est pas sorti du vestiaire tant collective­ment qu’individuel­lement. On ne se déplaçait pas, on jouait à deux à l’heure. On a subi toute la partie. On a fait tout à l’envers. Et pourtant à la pause, alors que nous avions fait n’importe quoi en première période, Patrice nous a dit qu’il y avait quelque chose à faire pour peu qu’on s’y mette. Au final, on a grillé notre joker. »

« Pas même le minimum syndical »

L’ouvreur qu’on voit depuis le début de saison alterner au poste de trois-quarts centre regrette que Toulon se soit trompé dans les choix de jeu et n’ait même pas fourni le minimum syndical. Cette rencontre face au Stade Français, il entend la garder dans un coin de sa tête. Il espère que cette lourde défaite servira, à commencer dès samedi, devant son public, face aux Agenais. « Il faut rebondir contre Agen. La défaite n’est pas permise, ici à Mayol. Notre début de saison est plus difficile que prévu. Ce n’est pas facile, on ne se trouve pas. On est encore en période de rodage. Après, je ne suis pas inquiet. Regardez les Castrais la saison dernière, ils avaient perdu leurs cinq premiers matches et au final ils ont été champions de France. » Révélé au grand jour par sa demi-finale au stade Vélodrome contre La Rochelle, il y a 16 mois avec ce fameux drop décisif, Anthony sait qu’il faut

« du temps pour construire ensemble. Un nouveau système de jeu est mis en place, on apprend une nouvelle façon de fonctionne­r. »

« Éviter de partir en vrille »

Question d’habitude pour ce garçon qui en trois ans au RCT a déjà vu passer cinq managers. Une situation atypique dans un club où tout est différent qui reste pesante, usante et surtout déstabilis­ante. Sans chercher d’excuse, il souligne : « C’est à chaque fois un nouveau démarrage. Tous ces changement­s ne permettent pas de travailler dans des conditions optimales. » Malgré l’actuelle passe difficile traversée par le RCT, ce meneur de jeu qui doit encore étoffer sa palette a conscience que le devenir du club passe par une solidarité et une complicité de tous les instants. Rester uni est une priorité. « On ne doit ni pleurer ni cracher dans la soupe pour éviter de partir en vrille » précise-t-il, s’il en était besoin. Avec la présence au sein du staff de Tillous-Borde et Fernandez Lobbe qui connaissen­t bien la tumultueus­e maison varoise, personne ne tire la sonnette d’alarme. « Il faut d’abord évacuer le week-end dernier. On sait tous, tout ce qui nous reste à faire. Chacun doit tenir son rôle. Quelque chose de plus collectif doit émerger mais cela ne se fera pas sur un simple claquement de doigt. » Lors de notre rencontre hier après-midi, Anthony Belleau ne préférait pas évoquer l’Europe ou encore l’équipe de France. Il se cantonne, exclusivem­ent à son club et à l’actualité présente. Ça passe, dans l’immédiat, par la venue d’Agen et une victoire de rachat. Le reste attendra...

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France