Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Circulation des camions vers Signes: Cuges fait bloc
Cinquante poids lourds bravent encore au quotidien l’interdiction de traversée de la commune en journée. Le maire, qui accuse le Var de ne pas jouer le jeu, est prêt à aller jusqu’au blocage
Bien, mais peux mieux faire. Beaucoup mieux même. Bernard Destrost, le maire de Cuges, ne décolère pas au sujet du dossier de la traversée du village interdite aux camions de plus de 19 tonnes en journée depuis l’arrêté municipal qu’il a pris, texte entré en application le 28 mars dernier. Alors que le circuit Paul-Ricard du Castellet, dans le département voisin, vient d’accueillir le mythique Bol d’Or et que, finalement, la circulation a été relativement fluide (comparée aux embouteillages géants générés par le Grand Prix de F1 en juin), l’élu a quand même poussé un nouveau coup de gueule lors de la réunion sécuritaire préparatoire à la course d’endurance qui s’est tenue en préfecture du Var. «Contrairement à nous qui répondons positivement à chaque sollicitation, en matière de mise à disposition de personnel pour fluidifier la circulation par exemple, et avons été conciliants avec les camions lors du GP de F1, le Var ne joue pas le jeu ! Nous avons du mal à nous faire entendre ! » s’exclame-t-il.
« Pas de signalétique dans le Var»
Dans sa ligne de mire, la direction départementale des routes du Var qui, de l’autre côté de la frontière, n’a toujours pas posé les fameux panneaux signalétiques avertissant de l’interdiction de la traversée de la commune aux poids lourds de plus de 19 tonnes, de 9 h à19h. « Dans les Bouches-du-Rhône, c’est fait ! Cette signalétique, on est même prêts à la payer s’il le faut! Mais rien n’avance », lance-t-il, dépité. Bernard Destrost lâche un ultime avertissement : «Attention! Si rien n’est fait rapidement, nous prendrons d’autres mesures allant jusqu’à bloquer la circulation à tous les camions ». À bon entendeur… En attendant, signalétique ou pas (cinq panneaux ont été posés à Cuges, Ceyreste et aux sorties d’autoroute), le trafic des gros poids lourds en transit vers le circuit Paul-Ricard, ou la zone d’activités de Signes, a quand même baissé de 60 % dans la traversée de la commune. « On avait 400 camions par jour, on n’en a plus qu’une cinquantaine », estime Thierry Daumas, chef de service à la police municipale. Des camions qui, en connaissance de cause ou non, s’exposent à des procès-verbaux de 90 euros. « Avec la gendarmerie nationale qui met aussi en place des contrôles, on dresse une dizaine de PV par jour », calcule encore Thierry Daumas. Toujours est-il que cette situation ne saurait durer. L’étau se resserre autour de la zone d’activités de Signes et de son circuit.
Déviation… arlésienne
«Dans les Bouches-du-Rhône et le Var, plusieurs de mes collègues maires ont pris des arrêtés d’interdiction pour leur commune et même Le Beausset pourrait nous rejoindre», glisse Bernard Destrost. Le noeud du problème, c’est l’accès à la zone de Signes – appelée à plus que doubler dans les dix ans –, pour lequel l’échangeur autoroutier de La Cadière avait même été créé en 1989. La voie de contournement du Beausset devait suivre et n’a jamais vu le jour… « Je suis résident à Cuges depuis 1977 et, depuis, j’entends parler d’une déviation du village…», rappelle encore le maire, qui est prêt à accepter un passage par la plaine et ne croit plus au dernier scénario qui semblait pourtant faire l’unanimité chez les décideurs. «D’après les techniciens, le tracé qui partirait de l’aire du Liouquet sur l’autoroute A50, sur la commune de La Ciotat,