Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
DRAGUIGNAN CONSERVE SON TRIBUNAL
Le tribunal de grande instance ne déménagera pas. La ministre de la Justice l’a indiqué au maire. Lequel s’en attribue le mérite. Mais le bâtonnier dénonce une récupération politique
Le tribunal de grande instance reste à Draguignan : c’est la garde des Sceaux qui l’annonce dans une lettre adressée au maire. Celui-ci s’en félicite, le bâtonnier s’indigne de la « récupération politique ».
La lettre est arrivée au coeur de l’été, elle est enfin diffusée par la municipalité. Portant l’en-tête du ministère de la Justice, la missive en question met fin à une polémique née l’année dernière : on murmurait à l’époque que le tribunal de grande instance (TGI) de Draguignan allait déménager sur la côte, à Toulon. Nicole Belloubet, garde des Sceaux, a donc pris la plume pour rassurer le maire de la ville. « Le maillage juridictionnel du Var sera maintenu (...). Les tribunaux de grande instance de Draguignan et Toulon ne seront aucunement affectés, conservant leurs présidents et leurs procureurs de la République. » Au moins est-ce clair. Reste un point qui pose problème.
« Récupération politique »
La communication de la mairie est sans équivoque : c’est bien l’action du maire de Draguignan qui a permis d’obtenir un tel résultat. « J’ai eu de nombreux échanges avec les responsables politiques, les représentant de la Justice… Nous avons travaillé avec le député Fabien Matras sans faire de grandes annonces. Je sais comment faire pour parler aux bonnes personnes. Et les résultats sont bons. » Un satisfecit en règle. Il n’en fallait pas davantage pour provoquer l’ire du bâtonnier de Draguignan, Maître Philippe Schreck. « Je suis atterré par la réaction du maire de Draguignan. » Dénoncant une « récupération politique», l’avocat en profite pour rétablir une vérité tout autre que celle présentée par le premier magistrat de la ville. «Il a reçu une lettre type que tous les élus du territoire ont reçue. Le voir s’arroger une paternité dans la décision de la garde des Sceaux me fait pouffer de rire. » Pour Philippe Schreck, c’est « le travail incessant de tous les bâtonniers de France » qui est à l’origine de la décision de Nicole Belloubet. « Elle possède une vraie capacité de dialogue, mais c’est notre travail à l’exception de tout autre qui a permis ce dialogue. » Il conclut : « La problématique qui reste d’actualité concerne le maintien des services au TGI. »