Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les collégiens brignolais de Cézanne accompagnés par des artistes résidents
Ce jeudi matin, direction Correns pour deux classes de cinquième du collège brignolais Paul-Cézanne. Au Fort Gibron les attendent les musiciens et chanteurs de La Buonasera pour un concert pédagogique d’une heure. Accompagnés de leurs enseignants, guidés par leur prof de musique Christian Locquet, ils sont invités à découvrir le travail du groupe, qui servira de base à une coopération. Les artistes se rendront au collège dès janvier et, avec les jeunes, prépareront un spectacle qui donnera lieu à un rendu en juin.
« La chance de se forger sa propre culture »
Philippe Mopin, conseiller de la délégation académique aux arts et à la culture et professeur de musique à Garéoult, a, en préambule, dit toute sa joie de voir des élèves profiter de telles séances : «Connaître différentes cultures, rencontrer les autres, c’est changer le monde et la représentation que l’on s’en fait. C’est avoir la chance de se forger sa propre culture. »
« Les fondations, les murs, la déco »
Pas encore tout à fait à l’aise, les jeunes ont été rapidement mis dans l’ambiance quand les chanteurs ont entamé le premier morceau. Chacun a ensuite présenté son instrument et sa démarche. «Un orchestre, c’est comme une maison: il y a les fondations, les murs et la décoration, a imagé le contrebassiste. Moi, je suis les fondations… » Notes à l’appui, il a lancé les “murs”, la guitare, puis la “décoration”, le violon, rapidement rejoint par les voix. Puis se sont enchaînées les chansons et leurs histoires. « Peppino veut embrasser Rosetta… Qui lui fait croire qu’elle accepte, mais finalement ne veut pas… » La scène est immédiatement chantée, jouée. Succès immédiat chez les ados. «Nos chansons sont celles des paysans qui travaillent aux champs, des soldats qui partent à la guerre, des soirées passées entre amis autour d’une table. Elles se transmettent de génération en génération, de village en village. Nous avons parcouru l’Italie pour les enregistrer… »Un peu d’histoire, de géographie… Le tout raconté avec le sourire, entre deux démonstrations. Les collégiens sont dedans et ont du mal à partir quand, au bout d’une heure, il faut retrouver le car qui les ramènera à Brignoles. « Je suis triste de ne pas parler italien, ça doit être encore mieux », avoue Philippe Mopin. Les élèves retrouveront La Buenasera dans quelques semaines. Cette fois, ce sont eux qui mettront un peu de l’Italie dans leur culture pour incarner Rosetta, Peppino et tous les autres.