Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Avec la SNCF, j’engage un bras de fer que je compte bien gagner »
La Région se bat pour améliorer le service du transport ferroviaire mais en vain. Comment allezvous faire pour agir sur la SNCF ? M. Vauzelle n’y est pas arrivé. Nous héritons du plus mauvais service français. La méthode précédente n’était pas adaptée. Mais aujourd’hui, nous bénéficions d’un contexte favorable. D’abord, nous devons appliquer les directives européennes et d’autre part Mme Borne veut mettre en oeuvre l’ouverture à la concurrence. Avant, ce n’était pas possible, mais maintenant, on a la possibilité de sortir de la convention avec la SNCF. C’est ce que vous allez faire ? Nous n’allons pas la signer pour garder les mains libres par la suite. Cette convention nous engage à millions d’euros pour % de trains qui arrivent à l’heure (contre % dans le Grand Est), % de trains annulés et jours de grève par an ! Et quand le TGV déraille en gare Saint-Charles, la totalité des TER est bloquée ! Sans raison… Donc, ou je paye, je signe et je ne dis rien, ou j’engage un bras de fer que je compte bien gagner. Vais-je y arriver ? C’est la question ! Concrètement, où en êtes-vous ? On a une convention qui n’est pas signée. Mais peuton rouler sans convention ? Ainsi qu’avec une facturation à millions d’euros par an que je refuse de payer, car j’estime que la qualité du service en face est insuffisante. Quelle est la date butoir ? Mécaniquement, c’est la date d’application de la loi de Mme Borne ( juin, Ndlr). La ministre des Transports que je soutiens me soutient également. C’est d’ailleurs pour cela que nous aurons la Ligne Nouvelle, car elle est positionnée, financée et inscrite dans un calendrier fixé. Qu’attendez-vous ? Les décrets d’application de la loi pour que je puisse être opérationnel dans un appel à concurrence dans le courant de . Des entreprises se sontelles manifestées pour reprendre le service ferroviaire dans notre région ? Pas moins de huit entreprises de dimensions internationales ont en effet manifesté leur intérêt. Elles assurent être en capacité de le faire. La SNCF et ses filiales, qui travaillent de manière remarquable à l’international, n’ont pas souhaité répondre à l’appel, ou manifester leur intérêt. J’ai défini un calendrier pour régler le conflit passé et j’ai la loi qui me donne de la visibilité. Maintenant, avec Philippe Tabarot (vice-président de la Région délégué à la sécurité, aux transports et à l’intermodalité, Ndlr), nous avons mis en place un calendrier qui nous amènera au changement de l’opérateur historique si la SNCF ne bouge pas. D’ailleurs, ce fut une surprise agréable d’en voir arriver huit. Et je leur ai demandé : « Pourquoi vous venez puisque c’est si compliqué ». Ils m’ont dit : « Ici, il y a une volonté, des hommes et une stratégie. Si on réussit chez vous, on réussira partout en France ». Nous serons donc un territoire expérimental.
Des gares sont-elles menacées ? Ni des gares, ni des lignes. Mais je vais regarder les horaires ! Je ne veux pas de gares vides avec des trains vides. Car je n’ai pas à porter les errements du passé. La SNCF voudrait que nous payions les pots cassés de son absence de vision. Vous avez fait appel à des policiers roumains cet été. Quel est le bilan ? Cela a donné des polémiques… et des résultats. Cela a renforcé la coopération internationale. Cela nous a permis d’avoir des hommes en plus dans les trains. Ils ont fait Marseille-Vintimille mais aussi la gare SaintCharles et Avignon. Ils nous ont aidés dans la gestion des migrants. J’espère que l’année prochaine, ils seront plus nombreux. On entend parler d’une collaboration avec les Chinois… En effet! Peut-être même dès l’année prochaine. C’est une autre coopération. Cela nous permet de nous ouvrir sur cette population très nombreuse et c’est important pour le tourisme que nous souhaitons développer. Le fait d’avoir des Chinois, cela se saura très vite grâce aux réseaux sociaux. Et c’est très important chez eux.