Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sajka le leur rend bien

Prêtée par Metz, l’arrière Marie-Hélène Sajka s’est fondu dans le collectif toulonnais dès son arrivée. Cinquième meilleure buteuse du championna­t, elle joue déjà un rôle essentiel au TSCV

- VINCENT WATTECAMPS

Depuis trois saisons et une certaine Marie-Paule Gnabouyou, Toulon/Saint-Cyr n’avait pas eu une arrière droite gauchère capable aussi bien d’attaquer que de défendre. Trois ans aussi que le TSCV n’avait pas eu une telle pépite à ce poste, n’en déplaise à Sanne van Olphen, Ewa Urtnowska et Yulia Khavronina, qui ont succédé à l’internatio­nale tricolore. Arrivée sur la pointe des pieds cet été en provenance de Metz, MarieHélèn­e Sajka n’a pas tardé à rendre sa grande carcasse (1,85 m) indispensa­ble au jeu toulonnais. Dès les premiers matches amicaux, elle a su conquérir la confiance de Sandor Rac. Sans jamais la perdre depuis, malgré quatre défaites en cinq journées.

« Elle est consciente des efforts à fournir »

« C’est une jeune joueuse (21 ans) avec un très grand potentiel, estime l’entraîneur. Bien sûr, pour sa première saison en tant que titulaire, elle va connaître des hauts et des bas, mais elle travaille dur, et elle est consciente des efforts à fournir. Si elle continue sur cette voie, elle sera très forte, très bientôt. » Une marque de reconnaiss­ance qui touche l’intéressée, toujours à l’écoute de ce « coach d’expérience », même si parfois, à cause de son accent, elle ne « comprend pas tout (rires) ». Barrée par Ana Gros à Metz, elle a choisi en fin de saison dernière d’évoquer son avenir chez les championne­s de France avec son président, Thierry Weizman. « Je lui ai expliqué mon souci, à savoir que je manquais de temps de jeu, et que c’était du coup difficile pour moi de progresser. Il m’a entendu, et comme il a gardé de très bons contacts avec Sandor Rac, et que celui-ci était à Toulon, il a proposé un prêt. J’ai accepté l’idée de suite. » Si, en Lorraine, elle ne foulait les parquets que quelques minutes par match, dans le Var, c’est une autre histoire. « Je ne m’attendais pas à jouer autant (41 minutes en moyenne), reconnaît-elle aujourd’hui. Mais tant mieux. Car même dans la difficulté, Sandor me laisse sur le terrain. À Metz, je rentrais quand la victoire était acquise. Là, c’est à moi, entre autres, de tout faire pour qu’on gagne. C’est plus stressant ! J’apprends à prendre des responsabi­lités. Je ne peux pas me permettre de rater un match, alors qu’à Metz, c’était moins important, puisque je passais après. »

Mobile en attaque… et en défense

Très mobile malgré sa taille, dotée d’une amplitude et d’une force de frappe qui faisait défaut à Toulon/Saint-Cyr ces dernières saisons, « Mahé » marque aussi les esprits par sa volonté sur les phases défensives. Replacée en poste 3 - « alors qu’à Metz, je défendais en 1 »-ellea dû s’adapter en trois petits mois. « Il y a eu beaucoup de choses à assimiler pour elle, explique Sandor Rac. En attaque, les systèmes ne sont pas les mêmes, et en défense, elle joue à un nouveau poste. Cela demande un certain temps d’adaptation. » Ce qui est nouveau également pour l’arrière droite, c’est l’apprentiss­age de la défaite. « Celle à Dijon (3e journée, 23-26) nous a fait très mal. Bien entendu, il y a les blessures de Laurisa (Landre) et Jessy (Kramer), mais ça fait partie du jeu. Ce qui est embêtant, c’est que nous jouons mieux dos au mur. Comme face à Paris et Nantes. Mais nous n’avons pas pu récupérer les points perdus à Dijon. La saison est longue, nous aurons le temps de le faire. Aujourd’hui, le principal est de décrocher la victoire avant la trêve. Ensuite, on repartira au complet et en pleine confiance. » Et avec, en première ligne, toujours Marie-Hélène Sajka. En prêt, mais pas investi à moitié.

le nombre de buts marqués par Marie-Hélène Sajka en cinq rencontres (à %). Ce qui fait de l’arrière toulonnais­e la cinquième meilleure buteuse du championna­t, derrière Horacek (Paris, ), Houette (Metz, ), Abdelmalek (Nice, ) et Gros (Brest, ).

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(Photos Valérie Le Parc, Luc Boutria et Cyril Dodergny) En choississa­nt de venir à Toulon/Saint-Cyr, Marie-Hélène Sajka a gagné en temps de jeu et en responsabi­lités.

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