Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Fekitoa veut entrer dans l’histoire du RCT
Le Néo-Zélandais, meilleur joueur du match contre Agen samedi dernier, espère laisser une marque au RCT. Cela passera par des prestations identiques à Clermont ou Montpellier
Au centre du jeu. Derrière l’ouvreur. C’est là que Malakai Fekitoa se sent le mieux. Perce-muraille au regard aiguisé, prêt à lancer son ailier. Là et pas ailleurs. Même si, quand il le faut et que Patrice Collazo le demande, il peut se décaler. « Patrice a ses convictions. C’est lui le coach et on respecte ses choix, avoue posément le All Black. Même si jouer à l’aile n’est pas évident pour moi, quand il a choisi de m’y mettre, j’ai fait mon maximum. » Mais force est de constater après sa performance face à Agen que c’est au centre qu’il se sent le mieux. « C’est plus facile pour moi. Cela fait deux matches d’affilée qu’il y a moins de changement. Cela s’est ressenti à l’entraînement, puis en match. Nous avons senti dès la semaine de préparation que ça allait bien se passer. Tout s’est mis en place, et comme l’équipe a un bon état d’esprit, cela s’est vu sur le terrain. »
« La saison est longue »
Bien sûr, tout n’est pas encore parfait, et le passage à vide entre la 30e et la 60e minute prouve une fois de plus - que les Rouge et Noir sont encore en phase d’apprentissage. « Il y a eu du changement cet été, pas mal d’arrivées et quelques blessés. Quand on mélange des joueurs d’expérience et des jeunes, il faut du temps pour créer des automatismes. Je comprends l’impatience des supporters, le rugby est tellement important ici. Mais la saison est longue. » Si le RCT est en retard sur son tableau de marche, et alors que se profilent deux déplacements périlleux coup sur coup à Clermont (samedi à 20 h 45) et Montpellier, le trois-quarts centre prend son temps. S’attarde sur le contrôle du match face aux Agenais, à la gestion des temps faibles et à la relation retrouvée avec Savea et Messam. « Avec Julian et Liam, on se parle beaucoup. Nous avions joué quelques test-matches ensemble par le passé. Nous retrouvons nos automatismes. C’est plus facile de se trouver. Je sens leurs mouvements. Je pense que cela s’est vu contre Agen. Il va falloir essayer de faire de même contre Clermont et Montpellier, même si ce ne sera pas le même niveau en face. » Mais au-delà des matches à venir, le Néo-Zélandais, en fin de contrat à la fin de la saison, ne veut pas quitter le club dans l’anonymat.
« Participer à la légende du RCT »
« Je ne sais pas ce que je ferai la saison prochaine. Mais je sais que je veux participer à la construction de la légende du RCT. Jouer à Toulon représente vraiment quelque chose pour moi. Le RCT, c’est comme Paris au football. C’est connu sur toute la planète. Quand on joue dans ce club, on est obligé d’être à fond. On le ressent d’ailleurs avec les supporters. Cette ferveur nous oblige à donner le meilleur. » Pour construire sa légende, apposer sa griffe sur le Top 14 et, pourquoi pas, retrouver les All Blacks dans le futur, Fekitoa devra donc enchaîner les grosses performances avec les Rouge et Noir. Au centre si possible.