Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Surprendre, faire voyager et ressentir des émotions »

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Le photograph­e profession­nel Cyril Bruneau, directeur artistique du festival, lève le voile sur les coulisses de cet événement.

Comment est venue cette idée de présenter des photos des archives de ?

L’Équipe Je me suis dit un jour que les photograph­es de L’Équipe étaient piégés par l’actualité. Quand les photos d’un match sont envoyées, l’éditeur se doit en effet de choisir la photo marquante, par exemple celle du penalty qui a tout changé. Mais le photograph­e en a fait plein d’autres, que l’on ne verra jamais ! Donc j’ai pensé qu’il y avait beaucoup de choses « cachées » intéressan­tes à montrer. Et puis la photo de sport a quelque chose d’artistique et de populaire à la fois. Pourtant, elle est considérée comme un « sous-genre», alors qu’à d’autres époques, c’était un sujet par excellence. Du coup, il m’a semblé intéressan­t de lui donner une belle place, dans un centre d’art. À cet égard, les gens de L’Équipe ont été partants, car il n’y a jamais eu une expo de cette ampleur avec leurs photos. Et l’idée que ce ne soit pas à Paris leur a plu.

Comment avez-vous travaillé ?

Je me suis plongé dans les  millions de photos contenues dans leurs archives. Je suis resté des semaines devant un ordinateur pour dégager des thèmes. J’ai quand même demandé aux photograph­es et aux éditeurs du journal de sélectionn­er leurs « meilleurs » clichés. Et au final, j’en ai retenu , avec l’idée de surprendre, de faire voyager et de ressentir des émotions. Certaines n’ont jamais été publiées, d’autres sont très connues. J’ai souvent privilégié les photos un peu décalées, d’où le titre de l’expo, « Scènes de sport ».

Dévoilez-nous quelques « surprises» de cette expo...

Nous avons choisi de dédier une salle à un match PSG/OM au Parc des Princes qui a eu lieu en  et sur lequel L’Équipe a envoyé douze photograph­es, postés dans tous les coins du stade : sur le toit, dans les loges, les tribunes, sur le terrain, dans les coulisses… L’idée du journal étant d’avoir douze angles de vues différents d’un même match. J’ai retenu une cinquantai­ne de clichés et, au final, on s’aperçoit que tout est fait pour créer une ambiance hostile à l’équipe qui se déplace… Je peux dire aussi que nous avons une salle, baptisée “Pépites des archives”, dans laquelle nous présentons des photos sur plaques de verre de la première partie du XXe siècle.

La victoire de la France au Mondial de foot cet été a-t-elle changé vos plans ?

Oui ! J’avais tout bouclé avant, et je n’avais prévu que quelques clichés de cette compétitio­n. Mais avec la victoire des Bleus, j’ai décidé d’y consacrer un mur entier, ainsi que l’affiche du festival. C’est aussi l’occasion de parler de l’envers du décor : sur les  photograph­es accrédités pour la finale, L’Équipe n’en avait que trois, et encore, pas aux meilleures places. Il leur a fallu se débrouille­r pour couvrir l’événement et s’adapter quand un déluge s’est abattu lors de la remise du trophée. Tous les appareils ou presque se sont embués, quand ils ne tombaient pas en panne. Comme quoi, il n’est pas toujours simple de ramener de bonnes images !

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