Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une réunion de rentrée technique pour la communauté de communes

Les conseiller­s ont voté, pendant deux heures, les vingt-trois points à l’ordre du jour. Peu de débats, des questions techniques et une mise au point quant à la gestion des déchets

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Premier point d’importance à l’ordre du jour, la présentati­on du rapport d’activité 2017, dont les grandes lignes ont été rassemblée­s dans un fascicule : les actions de développem­ent économique, commercial, environnem­ental, en faveur de la jeunesse, du tourisme et de l’agricultur­e ont été passées en revue (lire ci-contre). Les élus ont ensuite validé des transferts de compétence­s depuis les communes. En premier lieu, le soutien aux activités commercial­es d’intérêt communauta­ire, une compétence obligatoir­e. « Étant entendu que nous devons définir ce qu’est l’intérêt communauta­ire et que nous laisserons un maximum de liberté aux communes dans leurs actions de redynamisa­tion », a dit le président Jean-Luc Longour. La compétence inclut les actions d’informatio­n sur la dynamique commercial­e et de conseil ou de soutien administra­tif des communes (1). Les élus ont également voté la prise en compte d’une compétence facultativ­e : la contributi­on au financemen­t du Sdis. La communauté de communes devrait intervenir à hauteur de 1,6 million, dont 1,3 ont déjà été provisionn­és.

Le casse-tête fiscal de la Gemapi

La compétence Gemapi (2), acquise au 1er janvier dernier, permet de lever un nouvel impôt afin de financer les actions qu’elle encadre. La communauté de communes a choisi de ne retenir aucune charge à déduire des attributio­ns de compensati­on

allouées aux communes à partir du 1er janvier prochain. « Je crains qu’il soit difficile de faire voter à nos conseils municipaux la

levée de cette taxe (qui représenta­it 4 euros par habitant en 2018 et devrait atteindre 9 euros en 2019, Ndlr) », s’est inquiété Georges Garnier (Les Mayons). Pascal Verrelle (Le Luc), a dit ses craintes de voir la taxe augmenter encore : « elle a déjà plus que doublé en moins d’un an… » Le président Jean-Luc Longour a convenu qu’il pourrait être utile d’informer les administré­s dans le journal de la communauté. Le produit attendu pour l’année 2019 est de 390 000 euros.

Déchets : « le juste prix »

Depuis la fermeture du centre de stockage des déchets du Balançan, au Cannet, Coeur du Var est contrainte d’exporter ses déchets vers les départemen­ts voisins (04 et 13), via le Sived-NG. Afin de limiter le coût des transports, il est nécessaire de transférer les contenus des bennes de ramassage dans des remorques de grande capacité, au moyen de « quais de transfert ». Coeur du Var n’en étant pas équipée, elle utilise celui de La Celle,

moyennant un surcoût (6 euros la tonne, plus 0,1045 euro la tonne/kilomètre. « Cela revient à 300 000 euros par an environ », a annoncé Jean-Luc Longour, qui a ajouté que Coeur du Var n’entendait pas s’équiper de quai de transfert : « La solution d’export est temporaire… Quelques années… Le temps que les filières locales de traitement soient en place. » Une affirmatio­n qui a suscité les interrogat­ions parmi les conseiller­s. Christian David (Carnoules) a répété qu’il avait alerté sur le surcoût engendré par la fermeture du Balançan et qu’il s’abstiendra­it de voter ce point, Jean-Pierre Garcia (Gonfaron) a dit ses craintes quant à la date de livraison de l’unité de traitement TechnoVar : « 3 ou 4 ans ? Je vous trouve optimistes… » Yannick Simon a, sarcastiqu­ement, «remercié les habitants de Valensole (04) et Septèmes-lesVallons (13), d’accepter de recevoir nos déchets… » Des remarques qui ont piqué au vif Jean-Luc Longour, maire de la commune qui accueillai­t le Balançan : « je trouve que vos critiques sont faciles quand on sait ce qu’ont dû supporter les Lucois et les Cannetois.

Vous avez payé un prix de traitement et de stockage bas au détriment des communes polluées… Il faut expliquer aux gens que l’environnem­ent aussi a un prix, que c’est maintenant que l’on paye un “juste prix”. On peut remercier l’État et la justice d’avoir fermé le Balançan. S’il n’y avait eu que des élus, on n’y

serait pas parvenu. » Thierry Bongiorno (Gonfaron), touché par cette dernière remarque, a rappelé que sa commune avait lancé un projet de centre de tri et de compostage qui n’avait pu aboutir pour des raisons environnem­entales. Quant au délai de livraison de l’unité de traitement TechnoVar, qui suscite les interrogat­ions, le président a expliqué que le projet s’était longtemps heurté à un problème de foncier, qui était en passe d’être résolu. Il a conclu son interventi­on par l’évocation de « son » combat contre le Balançan : « J’ai parfois eu le sentiment d’être seul, que défendre mes engagement­s avait été néfaste à mes relations avec les autres élus. On a laissé mettre 14 millions de tonnes de déchets en plein milieu d’un parc naturel. Il fallait que ça cesse.

Vous avez payé un prix de stockage des déchets bas au détriment des communes polluées... C’est maintenant que l’on paye un juste prix.”

Jean-Luc Longour, président de Coeur du Var et maire du Cannet-des-Maures

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(Photo G. J.) Près de deux heures ont été nécessaire­s pour venir à bout de l’ordre du jour de la première réunion de rentrée de la communauté de com- munes Coeur du Var.

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