Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
De véritables pierres précieuses !
Il faut se garder d’une tendance naturelle qui nous conduit à être blasé du quotidien. Si l’oeil s’habitue vite et tend à banaliser ce qui nous entoure, nous ne pouvons cependant que nous émouvoir du paysage façonné par nos aïeux que le haut Var a su préserver. Salernes et ses alentours, garde profondément dans sa structure et ses constructions les traces de son passé. Sachons encore nous étonner des ruines de son château, de ses rues étroites, de la fraîcheur de ses fontaines, de son église aux deux clochers, de ses moulins, de ses ponts romans, comme celui du Gourgaret qui enjambe de ses deux arches asymétriques la Bresque. Ou encore du petit pont du Pelcourt, maigre et fragile et qu’il conviendrait de ne pas abandonner. Quoi de plus banal au regard que les restanques, ces murs en pierres sèches parementés des deux côtés (à la différence de simples retenues) aménageant des terrasses (les emblavures) sur les versants de nos collines où elles épousent les courbes de niveau en stries multiples ? Elles ont été ici relativement préservées car la mécanisation des sols a été modérée.
Précieux patrimoine
Toutes ces constructions de pierre, telles qu’on les rencontre dans les zones rurales en France et tout particulièrement dans le haut Var constituent la « matière « principale de nos petites villes, villages et campagnes. C’est dire leur importance dans le parc des bâtiments anciens susceptibles de faire l’objet d’une intervention de réhabilitation. Il s’agit là d’un patrimoine historique. Pour Denis Salvagno, artisan spécialisé dans le travail de la pierre, qui s’est vu confier récemment les travaux de restauration du pont du Gourgaret, « l’agencement et la taille traditionnelle des pierres sèches est un véritable métier d’art qui requiert un goût et un respect particulier pour ces constructions appelées à durer ». Sachons préserver et entretenir cette richesse qui donne à la Provence ce goût particulier de « bonheur de vivre ».