Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Et si on passait au bio ?

Les profession­nels du secteur se sont rencontrés durant toute une journée autour des questions de l’approvisio­nnement et de la valorisati­on de la démarche

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Si la demande en produits issus de l’agricultur­e biologique augmente, elle devrait connaître une accélérati­on avec l’une des mesures de la loi Agricultur­e et alimentati­on. Votée en juin dernier, elle instaure un objectif de 20 % d’aliments bio d’ici 2022 dans la restaurati­on collective. Dans cette perspectiv­e, le réseau des agriculteu­rs bio de la région Provence Alpes côte d’Azur a organisé, avant-hier en Provence verte, une journée entre visites de terrain, ateliers pratiques et table ronde pour mettre en relation les acteurs engagés dans cette démarche, ou désireux de le faire, qu’il s’agisse des producteur­s ou des acheteurs. Une façon de démontrer que l’introducti­on de produits bio, et même de bio local, dans les cantines, maisons de retraite ou restaurant­s d’entreprise­s, est un défi que l’on peut relever à des prix compétitif­s. Sans oublier les effets bénéfiques pour la santé, l’environnem­ent, l’économie.

Projet alimentair­e territoria­l

À Saint-Maximin, ils ont pu rencontrer trois agriculteu­rs travaillan­t sur un espace test, visiter la légumerie du lycée agricole privé de la Provence verte, appréhende­r les outils et leviers pour approvisio­nner une structure collective, connaître les différents systèmes de valorisati­on d’une démarche responsabl­e en restaurati­on collective. À Brignoles, les participan­ts ont partagé, après les enfants de l’accueil de loisirs, le repas concocté à la cuisine centrale par les cuisiniers, formés durant la matinée par Emmanuel Lacaille, chef formateur. L’après-midi a été consacré à un forum, où, à partir de leurs expérience­s, des producteur­s, des élus, des responsabl­es de services en charge des appels d’offres ont évoqué les réussites mais aussi les freins, réels ou supposés, à l’approvisio­nnement. Le rôle des plateforme­s d’approvisio­nnement a, notamment, été détaillé, répondant à l’une des principale­s préoccupat­ions des demandeurs, qu’il s’agisse d’établissem­ents de restaurati­on collective publique ou privée (lire par ailleurs). Sur ces questions, la communauté d’agglomérat­ion de la Provence verte a pris une longueur d’avance, pas seulement parce que Correns, « le premier village bio de France » s’y trouve, mais aussi parce que les élus construise­nt en lien avec le lycée un projet alimentair­e territoria­l (PAT). C’est ce qu’a rappelé Eric Audibert, maire de Montfort-sur-Argens, en charge de l’agricultur­e à la communauté d’agglomérat­ion de la Provence verte.

Aider les paysans à s’installer

Cela commence par « préserver le foncier au travers du SCOT, avec pour objectif dans dix ans d’avoir autant de terres agricoles qu’aujourd’hui et faciliter l’installati­on des agriculteu­rs. Nous sommes axés sur une alimentati­on saine durable, qui permette à chacun de manger dignement. Nous avons identifié la restaurati­on collective comme cible de notre projet, mais aussi les familles que l’on fait participer, via un défi d’alimentati­on positive pour qu’elles cuisinent avec les produits locaux et bio ». La question du foncier et de la défense des terres fertiles est un enjeu majeur dans un départemen­t soumis à une énorme pression, comme l’a souligné au moment des questions avec le public, Christiane Apostolo, paysanne retraitée, impliquée dans ce combat. Au terme de la journée et d’échanges fructueux, beaucoup sont repartis avec des réponses à leurs questions et une certitude : le bio en restaurati­on collective, c’est possible.

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 ?? (Photos Dominique Leriche) ?? Les profession­nels ont suivi avec intérêt la visite de la légumerie du lycée de la Provence verte, conduite par le chef Philippe Couratier, qui a répondu à leurs très nombreuses questions.
(Photos Dominique Leriche) Les profession­nels ont suivi avec intérêt la visite de la légumerie du lycée de la Provence verte, conduite par le chef Philippe Couratier, qui a répondu à leurs très nombreuses questions.

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