Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les secrets d’un soldat de la Grande guerre

Pendant la Première Guerre mondiale, Henri Bourguigno­n a consigné toutes ses journées dans ses carnets. Après les avoir lus, sa fille a voulu en faire un livre

- B.G-C

Lorsqu’Andrée Bourguigno­n-Coquillat a décidé d’ouvrir la malle de son père Henri, cadenassée et déposée dans le grenier en 1919, elle a découvert ses effets personnels utilisés durant la guerre et des carnets de route auxquels elle n’a pas prêté attention. En 2013, lors d’une exposition organisée à la mairie, elle a ressorti cette malle pour l’exposer. Les visiteurs non plus, n’ont pas décelé le potentiel historique des carnets tenus comme un agenda durant cinq ans. Finalement, Andrée s’est plongée dans leur lecture puis s’est attelée à leur retranscri­ption. Elle a vécu au travers des écrits, la guerre telle que son père l’a traversée en tant qu’agent de liaison. Afin de révéler cette histoire au grand public, elle a contacté Michèle Maldonado, habituée des récits historique­s, pour en écrire un livre : « j’ai donné les faits, Michèle y a mis du sentiment ». Jean-Pierre Bonin pour les cartograph­ies et Henri Recours ont été un précieux soutien pour les détails historique­s, puisqu’Henri Bourguigno­n prenait note de ce qu’il entendait, en témoignent les noms erronés des villes.

Des révélation­s

Si Michèle Maldonado, aidée des souvenirs d’Andrée, a su romancer très légèrement l’ouvrage, les faits ont été écrits avec exactitude, les sensations retranscri­tes intégralem­ent. On découvre alors cet agent de liaison d’abord vindicatif contre « les boches » qu’il finira par ne plus nommer de la sorte après avoir découvert l’horreur de la guerre dans un hôpital. On note la foi qu’il a en ses gradés malgré le peu d’informatio­ns qu’ils lui donnent. Ceux-ci sont suivis aveuglémen­t par leurs hommes jusqu’à un an après la fin de la guerre. On constate l’évolution de son seuil de tolérance allant jusqu’à considérer qu’une belle journée est une journée où on ne meurt pas. On découvre l’ivrognerie imposée à ces soldats pour affronter la guerre, la tyrannie des autorités allant jusqu’à faire des exercices un 14 juillet au soir, alors même que les Allemands avaient respecté ce jour. On admire surtout, l’absence totale de conscience de l’ampleur de cette guerre. Ce livre historique vu sous un autre angle permet une réelle prise de conscience et une vision nouvelle de cette tragédie historique. Ces deux femmes seront à la Garde, salle Mussou le 6 octobre.

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(Photo B. G. C.) Andrée Bourguigno­n-Coquillat, intarissab­le sur ses trouvaille­s, a entraîné dans son histoire Michèle Maldonado, pendant six mois d’écriture intense.

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