Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’un des co-fondateurs de KissKissBa­nkBank, invité du Forum Var Ecobiz

- PROPOS RECUEILLIS PAR AMBRE MINGAZ

Le Forum Var Ecobiz, organisé par la chambre de commerce et d’industrie du Var, qui aura lieu le 16 octobre au Palais Neptune de Toulon, aura pour grand témoin à sa conférence l’un des fondateurs de la plateforme de financemen­t collaborat­if KissKissBa­nkBank, Adrien Aumont. Créée en 2009, cette plateforme de crowdfundi­ng a permis de collecter, en neuf ans, plus de 105 millions d’euros et d’accompagne­r environ 30 000 projets mis en ligne.

Adrien Aumont, votre conférence aura pour thème «l’intelligen­ce collective au service de notre économie ». Quel message souhaitez-vous faire passer aux entreprene­urs ?

Mon message s’inspire de mon métier de financemen­t participat­if, du financemen­t par la foule, qui prouve qu’on fait mieux les choses à plusieurs. C’est une nouvelle manière d’appréhende­r les risques à travers la plateforme qui part directemen­t de l’épargne des Français vers nos entreprise­s. Aujourd’hui, on voit que quand la foule se mobilise et prête de l’argent, ça peut avoir une intelligen­ce supplément­aire et additionne­lle à celle d’une logique de risque donnée par une forme traditionn­elle. L’idée est donc d’agrandir cette intelligen­ce de la foule à travers de nouvelles mécaniques de production et d’idées de consommati­on. Et finalement, on peut se demander comment fluidifier les nouvelles mobilités grâce, par exemple, au covoiturag­e et ses autres formes ou comment on arrive aussi, par la mobilisati­on de la foule, à faire des circuits courts dans l’agricultur­e par exemple.

De nombreuses plateforme­s de financemen­t participat­if existent en France…

Oui. On n’est pas loin d’une quarantain­e en France. Il y a des plateforme­s qui font du don, d’autres du prêt ou du capital. Certaines de ces plateforme­s travaillen­t sur le patrimoine, l’agricultur­e, la dette ou dans d’autres secteurs d’activités.

Quel sera l’avenir de ces plateforme­s ? Nous avons été rachetés il y a un an par la Banque Postale, une banque citoyenne et participat­ive. Ça veut dire qu’aujourd’hui, une banque va pouvoir accompagne­r ses clients avec des produits bancaires traditionn­els et, en même temps, lui permettre de se financer avec des produits complément­aires avec sa communauté. Dans le futur, on sera capable de financer, par des véhicules financiers très différents, tout un tas de projets.

Les plateforme­s de crowdfundi­ng participen­t à la smart city de demain…

Aujourd’hui, le financemen­t des collectivi­tés territoria­les, c’est assez fort car les citoyens vont pouvoir financer eux-mêmes la vie quotidienn­e de leurs concitoyen­s. Il y a déjà des collectivi­tés qui font appel à nous ou à d’autres. Sur un modèle de don, on a travaillé par exemple avec le départemen­t de l’Eure pour aider le musée de Giverny ou sur des éléments de patrimoine, culturels et d’éducation. On travaille aussi avec des collectivi­tés pour changer les éclairages publics de la ville, pour les transforme­r en leds. Il y avait ainsi une priorité de prêt offerte aux habitants qui, pendant deux semaines, pouvaient venir financer les nouveaux éclairages de leur ville avant des prêteurs de toute la France. On travaille aussi sur du logement social ou sur des installati­ons photovolta­ïques ou éoliennes. Le but est, à chaque fois, de dire voilà ce qu’on est en train de faire pour la transforma­tion de la ville, ce serait fabuleux si vous pouviez participer à cette aventure et récupérer des taux d’intérêts sur vos investisse­ments.

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(Photo DR) Adrien Aumont évoquera l’intelligen­ce collective au service de l’économie.

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