Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Affaire Mendy à Toulon : le policier définitivement blanchi
Affaire classée. Plus de onze ans après les faits, les proches de l’entraîneur de football abattu par un policier dans le quartier du Pont-du-Las à Toulon ont épuisé tous les recours. Le 3 mai 2007, Louis Mendy, 34 ans, avait été atteint par deux tirs de police alors qu’il menaçait un membre du club de foot avec un couteau. Le jeune éducateur était décédé le lendemain des suites d’une blessure à la tête. La justice avait estimé que le fonctionnaire de la brigade anticriminalité (BAC) avait agi en situation de « légitime défense pour autrui ». À l’inverse, des proches de Louis Mendy considéraient que le policier avait fait un usage disproportionné de la force.
« Un immense gâchis »
« À l’époque, j’avais dit que c’était un immense gâchis, se remémore Me Jean-Claude Guidicelli qui avait été désigné par la famille Mendy, les faits étaient partis d’une querelle pour une raison idiote… » Une fois l’ensemble des recours épuisé en France, une soeur de Louis Mendy avait saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Dans sa décision rendue publique hier, la juridiction internationale a validé l’ensemble des procédures françaises. Elle rappelle que Louis Mendy n’a pas respecté les tirs de sommation et qu’il a blessé un policier avec son couteau alors qu’il courrait après J.-P. H., le membre du club qu’il menaçait. Et la CEDH de conclure : « La Cour estime que le policier (...) a agi dans la conviction honnête que la vie de J.-P. H. était menacée (...) et croyait sincèrement qu’il était nécessaire de recourir à la force (...), ce qui l’autorisait à faire usage de moyens appropriés pour assurer la défense de ce dernier. Elle considère que cela justifiait le recours à un moyen de défense potentiellement meurtrier (...) À cet égard, la Cour rappelle que, lorsqu’elle est appelée à décider si le recours à la force meurtrière était légitime, elle ne saurait (...) substituer sa propre appréciation de la situation à celle de l’agent qui a dû réagir, dans le feu de l’action, à ce qu’il percevait sincèrement comme un danger.»