Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Edouard Philippe défend son travail de réparation

- THIERRY PRUDHON

L’affaire Benalla ? «La dérive d’un individu, tout sauf une affaire d’Etat. » D’entrée d’Emission politique, hier soir sur France 2, on a compris qu’Edouard Philippe n’était pas venu pour battre sa coulpe. Droit dans ses bottes, comme on dit en Gironde, le Premier ministre, sans jamais se départir de cette assurance tranquille qui est sa marque de fabrique, a défendu pied à pied sa politique de « réparation de la France », assumant de ne pas faire que des heureux. Il a, en particulie­r, repris la promesse macronienn­e de supprimer 50 000 postes de fonctionna­ires durant le quinquenna­t, soit 44 000 qui resteront à réaliser durant les trois dernières années, tout en augmentant les effectifs dans la sécurité et la justice. Il a, également, laissé entendre qu’il était favorable à « une dégressivi­té des allocation­s chômage pour les salaires élevés » et assuré qu’un certain nombre de secteurs, dont l’hôtellerie­restaurati­on, peinaient à trouver de la main-d’oeuvre. Sur la pseudo-polémique de l’enseigneme­nt de l’arabe à l’école, il a dit sa préférence pour «une offre sérieuse dans l’école de la République pour ceux qui veulent apprendre l’arabe, et non dans des organisati­ons communauta­ristes ».

La PMA, Hulot…

Edouard Philippe s’est par ailleurs déclaré « plutôt favorable à titre personnel » à l’extension de la PMA, tout en confessant être sur ce sujet comme «beaucoup de Français, ne pas avoir d’avis tranché et se poser des questions». Nicolas Hulot, a-t-il remarqué, « avait tendance à ne voir que ce qui ne se faisait pas et à ne pas voir tout ce qui se faisait ». Et d’assumer, par exemple, la fiscalité impopulair­e sur le diesel. Le Premier ministre a ensuite subi le double assaut de la maire de droite de Chanteloup-les-Vignes, Catherine Arenou, qui lui a lancé à la figure «le mépris de l’Etat», à travers notamment la réduction des contrats aidés, et d’une retraitée communiste de la Vienne. «Ce qu’on veut, c’est investir dans la formation et les compétence­s», a plaidé Edouard Philippe, insistant sur le dédoubleme­nt des classes de CP et CE1 en zones prioritair­es.

« L’activité favorisée »

Ghislaine Noirault, la retraitée, l’a interpellé sur la baisse de son pouvoir d’achat, un chariot de 66 euros de courses en moins par mois. « Nous avons choisi de faire en sorte que l’activité soit favorisée pour commencer par recréer de la prospérité et ensuite la redistribu­er», lui a répété Edouard Philippe. Avant qu’il n’affronte Laurent Wauquiez lors du dernier round de l’émission, l’hôte de Matignon a glissé son admiration pour Léon Blum, son plaisir à écouter Dire Straits ou encore sa phobie des requins… Les vrais, évidemment. Le président de LR l’a ensuite attaqué bille en tête sur l’immigratio­n et l’augmentati­on des demandes d’asile. « Nous nous sommes donné des instrument­s pour faciliter les reconduite­s», s’est justifié le Premier ministre qui a aussi posé «que la France ne pouvait accueillir tout le monde », tout en soulignant que face à la pression migratoire, « il n’y avait pas de réponse simpliste mais un ensemble de leviers à activer ». Il a cependant rejeté les propositio­ns de Laurent Wauquiez : quotas migratoire­s, restaurati­on du droit du sol et limitation des soins d’urgence.

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(Photo AFP) Edouard Philippe, souriant et pugnace, hier soir, sur France .

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