Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un ciel au bleu fixe !

Menés le matin, les Européens ont réussi un historique 4 sur 4 l’après-midi

- FABIEN PIGALLE À GUYANCOURT

La première mise en jeu d’une Ryder Cup est toujours un moment très particulie­r. Une joyeuse fête pour les spectateur­s ; un test sous pression pour les joueurs. Hier, le premier coup de cette 42e édition a été frappé devant près de 10 000 spectateur­s. On se demandait alors à quel point la monumental­e tribune de 6 500 places, qui surplombe le départ, pouvait peser sur la Dream Team américaine, tenante du titre et favorite, même si elle ne s’est plus imposée en Europe depuis 25 ans. Après les quatre parties du matin en 4-Balles, la réponse était claire : les joueurs de Jim Furyk sont au-dessus de tout ce vacarme ! Preuve en est, les Américains ont remporté trois des quatre premières parties. Et on est passé très près d’un 4-0. Brooks Koepka, qui avait ramené le premier point dans le clan US, avait laissé craindre le pire pour la suite, affichant une confiance glaçante. « La tribune ? Ça fait du bruit, oui, mais je suis ici pour jouer au golf et je n’ai peur de personne », a lâché le double vainqueur de l’US Open. Avec son compatriot­e Tony Finau, il avait éteint le n°2 mondial anglais Justin Rose et l’Espagnol Jon Rahm. Dustin Johnson, qui est au sommet du ranking planétaire, l’avait emporté lui aussi de son côté et se félicitait de la tournure des événements en faveur de l’US army : « Jusqu’ici, tout va bien ».

« On a été porté par le public »

Seuls l’Italien Molinari et son ami chevelu anglais Tommy Fleetwood ont réussi à résister à l’envahisseu­r. « On avait peur de débuter par un 4-0 comme il y a deux ans à Hazeltine. Cette victoire a chassé les mauvais souvenirs », reconnaiss­ait hier soir Thomas Björn, le capitaine de l’équipe européenne. 3-1 en faveur des USA à l’heure du déjeuner... Le hot-dog avait du mal à passer sur le Golf National. Surtout que les deux tiers des matches perdus le matin l’ont été sur l’ultime trou. Jusqu’ici tout va bien, comme disait l’autre... Et puis le vent s’est levé. Un vent qui a littéralem­ent balayé les mises en jeu des champions en titre, et la confiance qui va avec. Un souffle de révolte s’est répandu aux quatre coins du parcours, gonflé par le soutien du public. Dans les quatre Foursomes de l’après-midi, les Européens ont réalisé un carton plein pour la première fois de leur histoire. Un sans-faute monumental dans une session, qui n’avait plus été réalisé depuis 1989. Pour cela, Thomas Björn avait décidé de sortir du placard les vieux routiers tombés plus jeunes dans la marmite Ryder Cup. Ian Poulter, Henrik Stenson et Sergio Garcia, préservés le matin, ont littéralem­ent marché sur l’eau l’après-midi. « En début de match nous étions menés, mais nous avons vu qu’il y avait du bleu dans toutes les autres parties. Cela nous a motivé pour repasser devant », a confié Poulter. Un seul duo avait été reconduit, un duo magique. Tommy et Francesco. Fleetwood et Molinari. En ayant gagné leurs deux matches du jour, l’Anglais et l’Italien ont frappé un grand coup hier et ont hanté le sommeil du capitaine US Jim Furyk. Le jeu de fer de l’un, au service du putting de l’autre. L’équilibre parfait de cette paire qui en a, martyrisai­t 4 joueurs aux CV énormes : Patrick Reed, Tiger Woods, Jordan Spieth et Justin Thomas. « Ce matin nous étions loin du compte, mais on a été porté par le public l’après-midi et on avait l’impression que rien ne pouvait nous arriver », se félicitait Thomas Björn. Mais aujourd’hui est un autre jour. Woods et Reed auront le droit à une revanche. Face à Super Tommy et Grande Francesco.

“J’avais

besoin de ce coup de pouce. C’était le tournant du match... ”

L’Américain Tony Finau était tout heureux de voir sa balle rebondir sur la bordure en bois entourant le lac du , sans quoi celle-ci serait tombée dans l’eau.

“Si

je doutais de Rory McIlroy, je n’aurais rien à faire là en tant que capitaine ”

Thomas Björn, capitaine de l’équipe européenne, questionné sur la méforme de son champion nordirland­ais.

“Le

vent a été en notre faveur le matin, et contre nous l’après-midi. Mais leur équipe a vraiment bien joué ”

Jim Furyk, capitaine des USA.

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Photo AFP

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