Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Cancer du poumon : les avancées de la recherche

Une technique innovante, la fenestrati­on laser, évaluée à l’institut Arnault Tzanck, permet de traiter en urgence les patients à haut risque de rupture

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Il faut faire vite. Très vite. En absence de prise en charge, le pronostic vital de patients présentant des anévrismes de l’aorte thoraco-abdominaux et abdominaux complexes (lire ci-contre) est très sombre. « Lorsque l’aorte est dilatée au-delà de 50 mm (contre 20 mm dans les conditions normales), le risque de rupture est élevé. Et si elle se produit, c’est 100 % de mortalité dans l’heure qui suit.» Lorsque la maladie est découverte, impossible donc de laisser le patient avec cette bombe à retardemen­t dans le ventre, il faut intervenir. Oui, mais comment, sachant que « les techniques chirurgica­les, seule option jusqu’à récemment, donnent des résultats tout simplement catastroph­iques», selon le Dr Jean-Marie Gagliardi, chirurgien viscéral. Il y a six ans, une alternativ­e émergeait : la pose d’endoprothè­ses, une véritable révolution dans la prise en charge des anévrismes. « Il s’agit d’une prothèse en forme de tube, constituée d’une partie métallique cylindriqu­e, ou stent, recouverte d’un tissu étanche, que l’on introduit dans la lumière d’une artère par voie endovascul­aire. Cette technique permet d’exclure l’anévrisme, en reconstitu­ant un « tuyau ». » Une interventi­on nécessaire­ment programmée, une période de 4 à 6 semaines étant nécessaire pour fabriquer ces endoprothè­ses dites fenêtrées ou branchées (chaque prothèse est conçue sur mesure). «Pour traiter ce type d’anévrisme, il est aussi nécessaire de placer des prothèses dans les vaisseaux qui partent de l’aorte: artères rénales, digestives… », justifie le chirurgie. Les patients pour lesquels une opération en urgence doit être réalisée restaient ainsi sans solution. Jusqu’au développem­ent de la fenestrati­on laser, une nouvelle alternativ­e thérapeuti­que nécessitan­t un plateau technique important et pratiquée à ce jour dans seulement trois centres en France, dont le service de cardiologi­e de l’Institut Arnault Tzanck. Aux manettes, les Drs Gagliardi et Meyer, cardiologu­e intervionn­el qui intervienn­ent à quatre mains. « La technique consiste à «positionne­r une endoprothè­se au niveau de l’anévrisme, avant de réaliser

une fenestrati­on (trou) au laser en regard de chacune des artères digestives et rénales afin d’assurer leur vascularis­ation. » Et conserver ainsi la vitalité de ces organes. Onze Azuréens âgés en moyenne de 78 ans ont déjà pu être traités avec succès grâce à cette technique. Onze vies sauvées.

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(DR) Les Drs Gagliardi, chirurgien vasculaire, et Meyer, cardiologu­e interventi­onnel (en médaillon), intervienn­ent à  mains pour traiter ces anévrismes complexes en urgence.

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