Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Gisèle : « J’ai dû devenir vendeuse pour retrouver des revenus »

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Gisèle Labolle vient de finir sa journée. À 69 ans, cette retraitée du tertiaire, installée à Ramatuelle, ne cache pas devoir garder une activité profession­nelle pour compenser un pouvoir d’achat en berne depuis la disparitio­n de son conjoint… « Je suis veuve depuis sept ans et je ne peux compter que sur ma seule retraite de 1305 mensuels pour vivre. J’ai donc un emploi de vendeuse dans un commerce de prêt-à-porter en saison pour garder la tête hors de l’eau… », débutet-elle attablée à la terrasse du café du village Ici, tout le monde la connaît. Très investie dans la vie associativ­e, Gisèle a le sourire, mais lorsqu’elle montre, comptes en poche, l’état de ses finances, le ton est las…

 comme reste à vivre

« Avec la hausse de la CSG, j’ai perdu 115 par mois, soit 1 380 par an. Si je soustrais mes charges mensuelles – loyer, mutuelle, abonnement­s divers, etc. – et la taxe d’habitation, mon reste à vivre est de 525 par mois soit 17,50 par jour ! », détaille-t-elle. Et voici comment depuis quatre ans, elle travaille six jours sur sept pour faire face et cumuler quelque 3 à 4 000 annuels en plus… « Dieu merci, je suis en bonne santé et très bien entourée dans ce magnifique village. C’est précieux pour le moral. Je suis consciente que tout le monde n’a pas cette chance. Mais jusqu’à quand pourraije continuer ? », laisse-t-elle planer. Si elle espère une baisse de la ponction de la CSG et une revalorisa­tion des pensions pour récupérer du pouvoir d’achat, Gisèle ne se berce pas d’illusions. « Le jour où ma Super 5 de 1984 ne passera plus le contrôle technique, je n’aurai plus les moyens de racheter une voiture et peut-être plus la force de faire du vélo… », craint-elle. « Je ne peux même plus envoyer de chèque pour les anniversai­res ou les Noëls de ma petite-fille. J’ai aussi dû arrêter les dons aux associatio­ns caritative­s… La dernière fois, j’ai renvoyé leur courrier en barrant mon adresse et en inscrivant à la place : ‘‘Faire suivre au palais de l’Élysée. M. Macron paiera à ma place car je n’ai plus les moyens’’ !», s’amuse-t-elle avant de livrer l’une de ses peurs. « Ma grande angoisse, c’est de ne pas pouvoir me payer une maison de retraite le jour où je ne pourrai plus rester indépendan­te car je n’ai, par ailleurs, aucun bien immobilier », redoute Gisèle comme un spectre dressé à l’horizon.

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« Avec la hausse de la CSG, j’ai perdu  par mois », déplore cette Ramatuello­ise.

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