Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Claudine : la réserve »
pas d’accord pour faire un effort sur la retraite. On ne touche pas assez… » Trop d’injustices ? Une fois encore, les symboles pèsent lourd. Bernard Creusot se dit « d’accord pour payer la CSG. Mais augmenter la CSG et supprimer l’ISF, c’est quand même malheureux ! » Certes, la hausse de cette contribution n’empêche pas les Creusot de vivre. « Mais à nos âges, on n’a pas des besoins : on a des obligations ! »
« Macron n’aime pas les vieux »
Claudine rentre tout juste d’un séjour à l’hôpital. « Quand on est vieux, tout se déglingue : les dents, les yeux, les oreilles… », souritelle. Confrontée à la chute de ses dents, elle a renoncé à un devis inabordable (23 000 pour une solution bien moins onéreuse. Le couple note, avec dépit, que « de plus en plus de médicaments ne sont pas remboursés ». Face à l’érosion d’un pouvoir d’achat grevé par les dépenses de santé, Bernard et Claudine doivent puiser dans leurs réserves. « Comme on arrive à 80 ans, il faut penser au départ. On a donc mis 6000 de côté… Et on est obligé de taper dedans. On n’arrive plus à mettre d’argent de côté. » Et pas question pour Claudine se solliciter l’aide des enfants : «Je ne veux pas!» Bernard, en revanche, sait ce qu’il veut : prendre sa revanche, dans les urnes, contre celui qu’il nomme « l’âne de l’Ena ». «Je dis à tout le monde: “Allez voter… Mais surtout, jetez le bulletin Macron à la poubelle !” » Et d’exprimer un sentiment répandu, à tort ou à raison, chez ces aînés qui l’ont naguère adulé: « Il est trop jeune pour être Président. Il n’aime pas les retraités, il est contre les vieux. »
J’ai perdu mon épaule à cause d’une tendinopathie avec rupture de la coiffe... Impossible de retravailler », explique-t-il.
Se retrouver hors circuit après ans à cotiser
Et voici comment, âgé de ans, Philippe doit subsister avec mensuels assortis d’une pension de la Sécurité sociale de « Au départ, sans compter la Sécu, je touchais plus de mais comme tout le monde, la hausse de la CSG est passée par là. Je dois aussi aider à financer la maison de retraite d’un parent proche, penser aux enfants, petits-enfants, etc. », énumère-t-il sans espoir d’embellie gouvernementale. « Je n’attends plus rien de l’État. Comme disait Coluche ‘‘Un énarque, c’est un gars tu lui donnes le Sahara à gérer, au bout de quelques mois il faut qu’il achète du sable !” Ces gens sont déconnectés du peuple. Ils n’ont jamais été au charbon », critique-t-il. Pour faire face à un pouvoir d’achat « tiré vers le bas », Philippe a bien dû, lui aussi, trouver des solutions.