Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pour Walid, double bac, BTS et vocation
Il est majeur. Dix-neuf ans. Et a même passé son baccalauréat brillamment. Walid Azaiez a pourtant décidé de rempiler : en apprentissage depuis la rentrée, il passera un autre bac, professionnel celui-là, dans trois ans. Avant de tenter probablement un BTS qui lui permettra de maîtriser parfaitement le métier pour lequel il se sent fait. Prothésiste dentaire. C’est l’ambition de Walid qui, pour trouver un patron, s’est rapproché de la Chambre de métiers. Farida Navello, qui a son labo dans le quartier Saint-Sylvestre, à Nice, était ravie de l’accueillir. «Je travaille seule. Et à 46 ans, je ressens le besoin de transmettre mon savoir», dit cette Auvergnate installée dans le sud pour avoir épousé un Niçois. Son métier, dit-elle, n’en finit pas de changer. Concurrencé par la Turquie ou l’Asie, bouleversé aussi par la technologie.
« Très motivé »
« On croit souvent que nous gagnons beaucoup d’argent, ce n’est pas forcément le cas », assure-t-elle. Un salarié peut espérer entre 1500 et 2500 selon qu’il maîtrise ou non la céramique. Mais ce n’est pas l’argent qui motive Walid : « C’est un artisanat, j’aime ce côté manuel et cette possibilité de créer quelque chose. » « Il est très motivé » , observe Farida Navello. Elle admet que l’apprentissage a encore une connotation négative dans l’esprit de certains : «Des jeunes qui ne savent pas quoi faire prennent ça pour une roue de secours. » Ce qui explique cette image de « voie de garage » qui lui colle à la peau. Rien de tout cela chez Walid, donc, même s’il faut « apprendre à se connaître » et consacrer, au début, beaucoup d’attention et de temps. Le jeune homme n’exclut pas d’aller s’installer à l’étranger, pour commencer. Mais s’il veut rester, rien d’impossible. « La porte lui est grande ouverte», promet sa patronne.