Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Disparu dans l’indifférence
La section pro du HTV n’est plus. Rayée de la carte au profit d’un club parisien, avec la bénédiction des instances nationales. Scandale, vous avez dit scandale ?
Le plus hallucinant dans l’affaire du HTV, enfin plutôt dans sa disparition du haut niveau, c’est l’apathie - voire l’omerta ayant entouré le dossier à partir du mois de juin. Comment peut-on balayer, d’une simple signature au bas d’une page, l’histoire d’un club et les émotions qu’il a véhiculées ? Le titre de champion de Pro B (2016), le play-off face à Nancy en 2011 (futur vainqueur), sans oublier la semaine des As qui avait mis le feu à un palais des sports de Toulon alors flambant neuf en 2008.
Ni Lebron James ni Stephen Curry
Et que dire des salariés et des bénévoles, victimes collatérales de cet « arrangement » entre amis au sommet de la pyramide de la grosse balle orange. Eux ont donné de leur temps et de leur sueur dans un département voué, il est vrai, au culte du rugby, voire du football. Oui, c’est un scandale. Le mot n’est pas trop fort. Surtout que personne ne sait , à ce jour, comment a été utilisé l’argent (notamment celui du contribuable via les subventions), car le déficit chronique est la seule raison invoquée.
Après tout c’est légal...
Pourtant, le HTV avait l’un des plus petits budgets de Pro A et n’a pas recruté Lebron James ou Stephen Curry en pigistes médicaux. En clair, le club n’a visiblement pas vécu au-dessus de ses moyens. Cela se saurait ou au moins ça se serait vu. Une chose est sûre, le rachat du ticket de Pro B par Paris devait arranger tout le monde. Permettre aux uns de récupérer leurs « billes » et aux autres de commencer à exister au haut niveau. Bien triste tout ça. Et pas facile à expliquer aux fans de basket-ball, notamment extérieurs au département. Il n’y a qu’à voir les yeux ronds à l’annonce de ce tour de passe-passe pour s’en persuader. Le HTV est mort, vive le basket ! Certes, il y aura toujours ceux qui se borneront à penser qu’il n’y a pas de culture basket dans le Var et que le HTV était voué à l’échec. Que pour sauver la face, il faut aussi savoir utiliser les textes de loi. Qu’après tout, c’est légal. Que vendre un ticket d’entrée en Pro B est une option. La preuve… Sauf que dans le cas présent, il y a quand même un aspect nauséabond. Un sentiment de manipulation au regard de la vitesse à laquelle le cercueil a été clouté. Et des silences assourdissants qui perdurent… Lors de l’assemblée générale extraordinaire du HTV au gymnase des Rougières, les édiles ont posé leurs conditions. Le maire de Hyères, JeanPierre Giran, a notamment exigé la présence d’élus dans le conseil d’administration du club et une transparence financière totale. Hubert Falco, son homologue de Toulon, était évidemment sur la même longueur d’ondes. Les deux hommes souhaitant voir le club renaître de ses cendres, avec une nouvelle équipe dirigeante et faire la part belle aux jeunes. Quant à leurs recours auprès du procureur de la République de Toulon et de la Chambre régionale des comptes, afin de faire toute la lumière sur ce dossier abracadabrantesque et l’utilisation des subventions, pour l’instant, pas de nouvelles...