Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Retraite de ministre

- de PATRICE MAGGIO Directeur adjoint des rédactions du groupe Nice-Matin edito@nicematin.fr

«Aujourd’hui peut-être ou alors demain.» L’annonce du remaniemen­t ministérie­l ressemble à la chanson de Fernand Sardou. De report en report, elle occupe depuis une semaine une belle partie de l’espace médiatique. Ce n’est pas que la compositio­n du gouverneme­nt Philippe II soit si importante, que le visage de la politique française en soit transformé (on sait déjà que le cap sera conservé). À la tête des ministères concernés par ce changement de casting, des presque anonymes remplacero­nt probableme­nt des quasi inconnus. À moins que l’on se contente d’un étourdissa­nt jeu de chaises musicales entre poids lourds et chevau-légers déjà en poste dans l’équipe actuelle, à quelques retouches près. Ce n’est pas que le sujet passionne les Français, surtout en cette semaine où tombent des nouvelles lourdes de conséquenc­es pour l’avenir de la planète et de ceux qui la peuplent. Lundi, les experts du GIEC alertaient «les dirigeants politiques » sur le réchauffem­ent climatique qui pourrait atteindre , °C supplément­aire dès . « Les années à venir seront les plus déterminan­tes de notre histoire . » D’autant plus angoissant quand le Brésil, huitième plus grand pollueur de la planète, s’apprête à élire à sa présidence Jair Bolsonaro, un candidat faroucheme­nt climato-sceptique. Autre décision qui va bouleverse­r notre quotidien, la réforme des retraites dont on connaît depuis hier la première esquisse. Que l’on soit salarié du privé ou fonctionna­ire, dépendant du régime général ou de l’un des quarante et un autres régimes recensés dans le pays, on sait que le calcul de nos pensions sera chambardé dans le texte définitif proposé en , avant les européenne­s, si Emmanuel Macron veut jouer son va-tout sur les questions sociales, juste après, s’il préfère ne pas prendre ce risque. Pour l’instant, il maîtrise bien le calendrier sur ce dossier ultrasensi­ble. La concertati­on publique lancée par Jean-Paul Delevoye, doublée de rencontres dans les ministères, a engendré quelques couacs mais pas de clash. Même si personne ne mesure encore l’impact à l’euro près de ce vaste changement sur sa situation personnell­e. Il est d’autant plus incompréhe­nsible qu’Emmanuel Macron soit aussi mauvais dans la gestion de ce remaniemen­t. En théorie, redistribu­er quelques ministères est une promenade de santé comparé à la gestion du dossier des retraites. À moins qu’il ne songe à mettre à la retraite forcée la ministre du Travail Muriel Pénicaud qui semble l’une des moins menacée à son poste. Ce serait une bizarrerie. Il y en aura peut-être d’autres. En tout cas, ceux qui perdront leur maroquin ne percevront aucune pension à vie. Contrairem­ent à une idée reçue, les anciens ministres n’ont pas ce privilège.

« Ceux qui perdront leur maroquin ne percevront aucune pension à vie. »

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