Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La Garonnette dévastée par un torrent de boue
Le quartier n’a jamais vu l’eau s’accumuler en si peu de temps. Le fleuve côtier a envahi les terres et a laissé un champ de ruines après son passage express
Tant côté maximois que roquebrunois, les deux étant intimement liés, tout n’était que désastre et désolation, hier matin, quartier de la Garonnette. Partout le même sentiment d’impuissance face à l’immense catastrophe survenue en quelques minutes dans la soirée. « C’était comme un tsunami, explique Christine en montrant sa voiture encore gorgée d’eau. C’est arrivé comme une vague, d’un mètre peut-être, elle a déplacé la voiture. On a essayé de faire quelque chose, c’était impossible. J’ai même eu de la chance de réussir à faire les 20 mètres jusqu’à mon escalier, en m’accrochant aux lauriers ». Même sentiment de finalement revenir de loin pour Jean, propriétaire d’un manège à SainteMaxime. « Notre maison est dévastée, on a tout perdu. On a plus rien. Mais j’aurais pu y laisser aussi la vie, alors... Le niveau de l’eau est monté très vite. À 21 h 30 il y avait 20 cm d’eau, 10 minutes plus tard il y avait presque deux mètres ! J’ai crié, j’ai appelé les voisins qui sont venus m’aider. L’un d’eux a pris notre petite fille sur ses épaules, et moi et ma femme avons pu nous extraire juste à temps avec notre chien. Mais il s’en est fallu de très peu. Sans échelle un peu plus loin on ne serait peut-être plus là aujourd’hui ». Au fil des témoignages, partout revient la détresse mais contrebalancée par le fait d’avoir échappé à encore pire. Et partout la solidarité : de la ville, des gendarmes, des bénévoles des CCFF, des pompiers,... Pourtant, à l’extérieur des habitations aussi le paysage est d’apocalypse. Ici un mur de clôture complet tombé sur la voie, là un enchevêtrement de voitures, des planches, de lourdes pièces de métal ou de plastique. Il faudra du temps pour que le quartier retrouve un peu de son vrai visage.