Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
D. Brémond: «les travaux peuvent débuter demain!»
« La municipalité est tout à fait favorable à l’extension du centre Leclerc de Brignoles », lancent conjointement le maire Didier Brémond et sa première adjointe Chantal Lassoutanie. « Notre équipe l’a prouvé à plusieurs reprises depuis notre accession à la mairie en 2014, en allant jusqu’à défendre les projets auprès de la CDAC et la CNAC… Nous sommes même, depuis 2001, la seule municipalité qui ait délivré un permis de construire pour lui permettre de le faire ! » Le maire insiste bien sur ce premier permis de construire, délivré en 2016 : « Il est valide, purgé de tout recours. Nous l’avons soutenu devant les maires des communes voisines et avons même modifié le PLU, à la demande du pétitionnaire, pour faire en sorte qu’il soit moins contraignant en termes de places de parking… Dans la grande distribution aujourd’hui, dans le Var en particulier, c’est un document qui vaut de l’or ! Si la direction du Leclerc le souhaite, qu’elle amène des tractopelles : les travaux peuvent débuter dès demain ! » Au sujet du second permis, aujourd’hui retiré : « là encore, en guise de soutien, nous avons délivré ce second permis… Ce permis a fait l’objet d’un recours, aussi l’avons nous rééxaminé avec un regard davantage “contentieux”... Et il nous est apparu clairement qu’il fallait le retirer, qu’il n’est pas conforme au PLU. Notamment sur un point bien particulier: les espaces “evergreen” (places de parking végétalisées) ne peuvent être comptabilisées comme des espaces verts, c’est une jurisprudence du Conseil d’État. » Dès lors, la municipalité « a demandé à Leclerc de revoir sa copie par le biais d’un permis modificatif, qu’il se refuse à faire. Mais Leclerc ou pas, nous sommes là pour faire respecter la loi. Leclerc doit la respecter comme n’importe quel citoyen, tout simplement. »
« L’obligation légale de retirer un acte s’il est illégal… »
« Nous ne pouvons pas accepter n’importe quoi : le règlement impose ici 20 % d’espaces verts, c’est un minimum pour un espace stratégique d’entrée de ville tel que celui-ci», poursuit l’adjointe Chantal Lassoutanie. « On se bat pour la qualité de vie des Brignolais. De la même manière, chacun sait mon attachement à toutes les batailles pour l’emploi, pour favoriser l’installation et le développement d’entreprises, etc. », note Didier Brémond. « Pour autant, l’argument de l’emploi ne suffit pas à justifier le contournement des règles de droit. » Pour autant, «la direction du centre commercial dispose encore de trois choix, c’est confortable : elle peut réaliser les travaux de son premier permis de construire, déposer un permis modificatif pour modifier son 2e permis, ou même déposer un nouveau permis… Je le répète: nous sommes favorables à l’extension du Leclerc, il suffit qu’elle soit conforme à la loi. » Didier Brémond ne craint pas une action de Leclerc au TA. «D’ailleurs, le p.-d. g. nous a lui-même annoncé la semaine dernière qu’il n’irait pas… » Et s’il y allait quand même ? « Je ne suis pas inquiet », estime le maire. « J’aurais été plus inquiet d’y aller pour défendre ce permis. Alors qu’a contrario, en tant que maire, j’ai l’obligation légale de devoir retirer un acte dès lors qu’il a été constaté qu’il est illégal… » Le maire et la première adjointe concluent d’une même voix: «Nous gardons la main tendue pour que ce projet se fasse, tant qu’il est conforme à la loi. Nous partageons l’avis du p.-d. g. de Leclerc : la population mérite mieux, et nous sommes les premiers désolés de ne pas avoir une belle grande surface à Brignoles... »