Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le RCT enfin d’attaque ?
Chahutés en Top 14, les Rouge et Noir ont besoin de se rassurer dans cette nouvelle compétition pour lancer vraiment leur saison. Mais Newcastle nourrit d’égales ambitions
Cet après-midi, le RCT a rendez-vous avec l’Europe... Une compétition avec laquelle il a vécu une véritable idylle entre 2013 et 2015 avant que de nouveaux prétendants, plus riches et plus forts, ne l’en écartent et ne le détrônent... Va-t-il parvenir, en cette saison de transition, à déjà renouer les fils de sa glorieuse histoire ? Le choc qui dans le cadre de la première journée de Champions cup va l’opposer cet après-midi aux Newcastle Falcons, va nous éclairer un peu, même s’il faudra attendre qu’il croise ensuite Edimbourg et Montpellier pour le situer vraiment.
Retrouver des couleurs
Si le champion déchu, encore empêtré dans son chantier de reconstruction, ne semble pas encore de taille pour rivaliser avec les top team actuels, une fois n’est pas coutume le calendrier lui offre quand même une belle opportunité de retrouver quelques couleurs et de se repositionner un peu avec la réception d’un adversaire a priori à sa portée. Douzièmes et derniers de Premiership, en ce début de saison, les Faucons de Toby Flood et Newcastle, pourtant revenus l’an passé tout en haut de l’affiche, sont également dans le doute et comme le RCT, à la recherche d’un déclic. En témoignent les déclarations de leur demi de mêlée Mickael Young sur le site de la Premiership, dont on pourrait faire un simple copier-coller avec celles des Toulonnais : « Nos résultats sont décevants en ce début de saison. Mais cette coupe d’Europe est une chance pour nous. Elle va nous permettre d’effectuer un nouveau départ. Nous allons pouvoir progresser grâce à cette compétition. Les gars travaillent beaucoup. Les entraîneurs font également un boulot irréprochable. Nous sommes capables de jouer à un meilleur niveau et nous sommes déterminés. »
Obligation de résultat
Toulon-Newcastle, même combat ? Les deux équipes auront tout à la fois des objectifs communs et contraires. Mais dans cette compétition qui ne pardonne guère de faux pas, les Rouge et Noir, s’ils veulent effectivement jouer leurs chances de qualification à fond, auront quand même nettement plus de pression que les Faucons amis de Sir Jonny. Alors que ces derniers renouent seulement avec la grande épreuve après 14 années d’abstinence et qu’ils ont traversé le channel, gonflés d’espoir et en quête d’un exploit, les Toulonnais, eux, ont une véritable obligation de résultat.
Tirer les premiers
Certes, ils ont déjà réussi à s’imposer à 23 reprises sur 24 rencontres européennes disputées à Mayol jusquelà, et cela devrait nous rassurer un peu, mais les résultats passés sont passés et cette équipe de Newcastle vaut sans doute bien mieux que son classement. Méfi donc, comme on dit par ici. D’autant que la finale de l’épreuve est justement programmée dans leur stade de St James’ Park, ce qui ne devrait pas manquer de les surmotiver… Réputés pour leur capacité à conserver le ballon, les partenaires de Sinoti Sinoti (le feu-follet qui a évolué à l’aile du RCT en 2009) semblent éprouver, quelques soucis en conquête en ce début de saison. Voilà donc où il faudra tout de suite appuyer pour éviter de conforter trop longtemps leurs illusions.
Newcastle qui estime de son côté que le RCT est prenable car il n’est pas vraiment structuré et continue de s’en remettre aux éventuels exploits individuels de ses stars risque d’être étonné... Car Patrice Collazo qui a une farouche envie de sonner la fin de la récré et continue évidemment de croire dans son groupe, le remonte depuis la fin du match encore perdu la semaine dernière face à Montpellier. Même privé de quelques éléments majeurs, notamment devant, le coach attend beaucoup de cette rencontre, en témoigne sa sortie médiatique rageuse et minimaliste de la semaine. L’occasion est effectivement belle de regonfler les voiles du bateau toulonnais, et comme tout le monde l’espère, au moins à Toulon, de lancer vraiment le nouveau RCT. En revanche, si d’aventure, il la laissait encore passer, il se retrouverait vraiment dans la panade... Raison de plus pour tirer les premiers et emporter ces Anglais qui n’ont peut-être pas tout à fait compris où ils allaient mettre les pieds...