Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

LA POLLUTION S’ÉTEND ET TOUCHE PORQUEROLL­ES

Au lendemain de l’arrivée massive des galettes de fioul dans le Golfe de Saint-Tropez, l’heure était hier à l’évaluation des dégâts et à la préparatio­n du plan d’attaque

- (Photo Luc Boutria) CHRISTIANE GEORGES cgeorges@nicematin. fr

Une nouvelle vague de galettes d’hydrocarbu­res a touché les côtes varoises. Des petites boulettes de pétrole ont souillé la plus grande des îles d’Or. Les opérations de nettoyage débutent aujourd’hui.

Pollution, jour 2. Après le terrible constat fait sur les plages du Golfe ce lundi, l’heure était hier pour les communes à l’évaluation de l’ampleur de la catastroph­e, tandis que côté de la préfecture, chargée de toute l’organisati­on du nettoyage depuis l’activitati­on du plan Polmar terre lundi aprèsmidi, la journée d’hier a été consacrée à tous les préparatif­s, en moyens et en matériels (lire notre encadré ci-dessous). Pour la mairie de Ramatuelle, commune la plus durement touchée, huissier et experts ont passé au peigne fin tout le littoral.

Des produits toxiques

Sur l’ensemble des côtes touchées, les communes, sur ordre du préfet, avaient barré l’entrée des plages de rubalise rouge et blanc, avec même parfois des barrières : « Plage polluée, accès interdit ». Car le fuel qui est venu souiller le littoral serait toxique : « Ce que l’on va ramasser, ce sont des produits potentiell­ement dangereux » souligne le directeur des services techniques de Ramatuelle, Sébastien Crunet. Les consignes de la préfecture sont sans appel : il est interdit à la population de toucher aux galettes.

Attaquer le pollueur

La seule nouvelle positive, hier, était l’absence de vent qui a réduit le volume de nouvelles galettes arrivant sur les plages déjà impactées. En revanche, plusieurs zones jusque-là préservées ont à leur tour été frappées : d’abord la plage des Canoubiers à Saint-Tropez, puis l’île de Porqueroll­es en début d’après-midi, et enfin la plage des Marines de Cogolin. « Ce n’est peut-être qu’une simple accalmie. Nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau coup d’Est qui pourrait charrier des galettes supplément­aires » craint le garde du Conservato­ire du littoral, Raymond Viala. Ce dernier assistait hier l’huissier maximois. Sa mission ? Faire un constat exhaustif de tout le littoral ramatuello­is sur les seize kilomètres entre le cap Pinet et le cap Taillat. Faire appel à un huissier était l’une des premières préconisat­ions de la préfecture aux communes, dans le cadre du plan Polmar. « Mon rôle est de rendre les faits de pollution incontesta­bles. À partir de ce constat, l’État et les communes pourront se retourner contre le pollueur », commentait Me Banet. Des actions en justice que le Conservato­ire du Littoral a l’intention d’engager lui aussi. « Les experts vont déterminer le coût de la dépollutio­n qui s’annonce déjà colossal, explique Raymond Viala. S’il est décidé d’évacuer aussi les bois flottés, ça se comptera en tonnes. S’ajoute à cela le travail délicat sur les rochers. Aujourd’hui, 27 ans après la pollution provoquée par le pétrolier Haven ,onen voit encore les stigmates sur certains secteurs ». Dans cette même veine, les experts brestois du Cèdre, spécialisé­s en pollutions accidentel­les des eaux, sont arrivés hier soir, pour mettre leur compétence au service des communes sinistrées.

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 ??  ?? Sur la plage de Tahiti, l’huissier, Me Banet, effectue ses relevés, épaulé par le garde du Conservato­ire du littoral, Raymond Viala.
Sur la plage de Tahiti, l’huissier, Me Banet, effectue ses relevés, épaulé par le garde du Conservato­ire du littoral, Raymond Viala.

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