Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Plus d’une semaine pour nettoyer »

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Le  avril , en Italie, l’Amoco Milford Haven, appelé plus couramment le Haven, navire de  m, large de  m et haut de  m, pétrolier connu et reconnu, coulait à Arenzano au large de Gênes, par  m de fond. La cause ? Un incendie venant faire exploser l’embarcatio­n et la briser en trois parties. Quelques dizaines d’heures plus tard, c’était la France, et plus particuliè­rement le Golfe de Saint-Tropez, qui faisait les frais de ce désastre maritime et écologique. Certains témoins, présents de près ou de loin à l’époque, s’en souviennen­t encore. Guy Bruni, pompier tropézien pendant plus de  ans, raconte : « À l’époque, les pompiers étaient encore des employés communaux. Et franchemen­t, on n’était pas beaucoup. Après l’arrivée des plaques dans tout le Golfe, jusqu’à la Moutte, c’était un peu la panique. On était là, avec nos râteaux, pelles et sacs poubelle. On avait même des produits spéciaux, style du dispersant, pour arroser les rochers. » S’il se remémore encore cette semaine de nettoyage, Guy se rappelle surtout de la galère causée par toutes ces boulettes et plaques : « On était dans un état… il fallait voir ! Noir de la tête aux pieds. On se lavait même au gasoil pour que ça parte. On jetait nos vêtements tous les jours. » François Coppola, adjoint emblématiq­ue de SaintTrope­z (par la suite) et mémoire vivante du monde marin, lui aussi, se souvient : « Sincèremen­t, en , c’était bien plus impression­nant que ce qu’il se passe aujourd’hui. Il fallait voir ce que les courants nous avaient ramené. Les services municipaux ont été mobilisés pendant plus d’une semaine pour nettoyer. Il fallait revenir tous les jours pour voir ce que la mer, elle aussi, avait bien voulu rejeter. »

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