Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« J’ai envie d’y retourner »
Dernier symbole de la jeunesse qui pousse à Toulon, Florent Vanverberghe vient de faire sa première apparition chez les pros à 18 ans seulement. L’avenir lui appartient
Il n’y a pas si longtemps encore, il regardait depuis les tribunes Umaga, Jonny Wilkinson, Bakkies Botha et surtout Joe Van Niekerk avec les yeux de Chimène... Et le voilà, à 18 ans seulement déjà invité à marcher dans leur pas... Comme dans un rêve ! Après Louis Carbonel, Jean-Baptiste Gros, Mathieu Smaili, et Corentin Vernet, Florent Vanverberghe est le dernier des jeunes Toulonnais à avoir été appelé par Patrice Collazo en ce début de saison compliqué. Mais il pourrait bien pénétrer un jour, le premier, sur la pelouse de Mayol pour mener fièrement les Rouge et Noir à la bataille. Car au-delà de ses 21 premières minutes de jeu, plutôt réussies, dimanche dernier face à Newcastle pour le compte de la Champions cup, même s’il y a logiquement trouvé à redire, Florent suit une trajectoire ascendante et rectiligne... Né à la Seyne en 2000, fils de François - qui a joué défenseur au Sporting Toulon dans les années 90 - et licencié au RCT dès sa sixième année après un essai non concluant au football, Florent Vanverberghe (1,95 m pour 113 kg), symbolise lui aussi la jeunesse et le talent qui poussent à Toulon. Élevé aux mamelles des succès rouge et noir, et grand fan de Joe Van Niekerk, «l ’emblème de Toulon », le jeune homme vit son rêve les yeux grands ouverts : « Aujourd’hui, même si la fierté est bien là, mon sentiment sur cette première est un peu mitigé. J’ai vécu de belles émotions parce que c’était ma première à Mayol. Comme je suis d’ici, c’est quelque chose de fantastique et un vrai rêve. Mais la défaite a un peu diminué ma joie, car j’aime gagner et j’ai forcément (E été déçu par le résultat » nous précise-t-il quand même enthousiasmé par l’expérience et notamment sa descente du bus : « Wouah, ce fut une vraie grosse émotion. Je comprends que les étrangers soient impressionnés. C’est vraiment quelque chose. Les supporters nous transcendent vraiment et bonifient tout ce qu’on peut faire. C’est très important... »
Impressionnant de maturité
Capitaine des moins de 17 ans en sélection nationale, puis capitaine des moins de 18 ans, surclassé en moins de19 ans, Florent, qui vient aussi de décrocher un Bac S avec mention et suit maintenant les cours de commerce dispensés par l’Edhec via internet, est déjà impressionnant de maturité. Bien que totalement passionné par le jeu qu’il passe son temps à décrypter et capable d’enchaîner plusieurs matches à la télé sans jamais se lasser, le jeune homme à la tête bien pleine a un double projet dans la vie , « car une carrière de rugbyman est courte et soumise à des aléas » précise-t-il. Mais aussi « parce que l’école permet de s’évader et de couper de temps en temps avec le monde du rugby, ce qui peut être salvateur en période de moins bien.» Pour l’heure, et malgré les mauvais résultats de l’équipe première, tout va bien plutôt très bien pour lui. Et compte tenu de son excellent état d’esprit et de son profil qui lui permet de jouer indifféremment en deuxième ligne ou en troisième ligne centre (il a été formé aux deux postes qu’il affectionne avec une petite préférence pour le numéro 8), il ne nous étonnerait pas de le revoir très bientôt chez les pros. Son nom sera-t-il de nouveau couché par Patrice Collazo sur la liste des joueurs appelés ce week-end à aller défier Edimbourg ? Florent l’espère et si c’est le cas, il se dépêchera à nouveau de téléphoner à sa maman et à son frère pour leur annoncer la bonne nouvelle. Puis, comme avant sa grande première, une boule va grandir dans son ventre avant qu’il ne s’en libère demain et bascule vraiment sur la rencontre... « Maintenant que j’y ai goûté, mon objectif est d’y retourner confirme-t-il. J’ai envie d’y retourner et de faire mes preuves mais ce sont les coaches qui décident et je suis encore jeune...»
L’effet Wilkinson?
Vous l’avez compris, Florent est tout à la fois pressé, respectueux des anciens auprès desquels il continue de se nourrir et lucide. Cela ne lui posera donc aucun problème s’il doit patienter encore un peu. Il retournera juste travailler, travailler, et encore travailler, pour goûter à nouveau au plus haut niveau et à des exigences qui, loin d’effrayer ce jeune bien sous tous rapports, semblent même l’inspirer. L’effet Wilkinson ? Et le jeune homme, très exigeant avec luimême de revenir sur sa performance pour nous convaincre qu’il a parfaitement les pieds sur terre et l’avenir devant lui : « J’ai revu plusieurs mon match à la vidéo. J’ai répondu présent dans l’envie et dans la dimension physique, mais je dois encore progresser au niveau physique et technique, au niveau de la vision du jeu... Il y a eu aussi une circulation ou j’aurai pu mieux faire...» Autant de points que cet amoureux de la défense et du plaquage, sous contrat jusqu’en 2020 avec le RCT, est retourné travailler pour continuer d’avancer et parvenir à s’inscrire dans la durée. La LNR a infligé quatre semaines de suspension à Liam Messam. Le RCT a fait appel de cette décision, mais a priori, il ne sera pas requalifié avant le 4 novembre.
J’ai vécu de belles émotions ”