Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«L’art chinois, les timbres et les bijoux anciens se vendent très bien»

Camille Dutot, experte en objets d’art et ventes aux enchères

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C’est la première fois que vous venez faire des estimation­s dans le Var ?

Oui. J’en fais depuis presque dix ans, mais seulement dans la région parisienne. J’ai pensé que ce serait une bonne idée de le faire aussi pendant mes vacances, à Sanary, où j’ai un appartemen­t de famille.

Ça ne va pas être des vraies vacances alors…

Ça ne me dérange pas, mon métier est passionnan­t et me permet de faire de belles rencontres. Je lie l’utile à l’agréable. J’adore renseigner les gens sur les objets qu’ils ont chez eux, souvent sans se douter de la valeur qu’ils peuvent avoir. Ce sont des héritages de famille pour la plupart. Des objets qu’on a toujours possédés chez soi, qu’on ne regarde plus, qu’on peut même trouver vilains… Mais qui, pour d’autres, ont une grande valeur. Il ne faut surtout pas juger l’objet du seul point de vue de l’esthétisme.

Qu’apporte la vente aux enchères de plus qu’une vente par petite annonce, par exemple?

Nous apportons une expertise, d’abord. Notre estimation, la plus juste possible, va donner envie aux acheteurs de venir aux enchères. Et surtout, pour le vendeur, c’est le meilleur moyen d’obtenir le meilleur prix, car nous mettons les acheteurs en concurrenc­e. Durant ces estimation­s, si l’objet vaut la peine et que son propriétai­re veut me le confier, je lui remets un mandat de vente de la Maison Millon et il sera mis aux enchères, où il se vendra extrêmemen­t bien.

Quels objets d’art ont la cote actuelleme­nt?

En ce moment, il faut prêter attention à tout ce qui est art chinois : les foyers français regorgent de jades, porcelaine­s, coraux… Actuelleme­nt, beaucoup de Chinois cherchent à racheter leur patrimoine. Et ils ont les moyens ! Tout comme les Russes. Les timbres sont également très recherchés, en particulie­r les collection­s bien constituée­s. Si l’on n’en fait rien, c’est le moment de les vendre car la clientèle intéressée est âgée… Il y a aussi les collection­s de pièces de monnaie, les bijoux anciens (or, diamant…). Sinon, en règle générale, un objet d’art intéressan­t est signé, en bel état et représenta­tif d’une époque. Il faut prendre aussi la mode en considérat­ion. On est là dans un système d’offre et de demande. Des choses qui partaient très bien il y a vingt ans sont invendable­s aujourd’hui. Par exemple, c’est très compliqué de vendre du mobilier aux enchères en ce moment.

Votre estimation est-elle gratuite ?

Qu’on m’apporte l’objet ou que je me déplace pour le voir, c’est gratuit. Si le propriétai­re veut le mettre aux enchères, il touchera  % de la vente.

Les  % restants correspond­ent à votre commission…

C’est ce qui revient à la Maison Millon. Exactement.

Comment se porte le marché de l’art ?

Il ne connaît pas la crise. Un bel objet se vendra toujours très bien. On bat des records tous les jours. C’est assez fou de voir l’attraction qu’ont les objets sur les gens.

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