Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Face au PSG, l’OM est sous pression pour ce clasico
Pour ce Clasico - le match le plus important de la saison - les Olympiens devront se transcender s’ils veulent terrasser des Parisiens en quête d’une 11e victoire d’affilée. Une mission infernale
Rien de mieux qu’une victoire dans le Clasico pour faire oublier les déboires européens de la semaine : le PSG, malmené par Naples (2-2) en Ligue des champions et Marseille, humilié par la Lazio (3-1) en Ligue Europa, ont une occasion rêvée pour se racheter auprès de leurs supporters. « Je me sens excité parce que c’est un match extraordinaire, dans un stade extraordinaire et dans une atmosphère extraordinaire. » Quelques jours après avoir évité in extremis une immense désillusion mercredi, l’entraîneur parisien Thomas Tuchel sait d’avance qu’une rencontre particulière l’attend dans le volcan du Vélodrome, malgré l’écart déjà abyssal au classement.
Neymar revanchard
Parfait en championnat avec 10 victoires en 10 matches mais 3e de son groupe en C1, son PSG débute contre l’OM « deux-trois semaines décisives », qui détermineront déjà la réussite de sa saison. Avec le déplacement à Marseille comme répétition de l’enfer qui l’attend dans le San Paolo du Napoli dans 10 jours. Et pour son baptême du feu dans le Clasico français, Tuchel a l’occasion parfaite de réaliser un coup double : signer un 11e succès de suite en L1 pour faire aussi bien que le Tottenham du début de saison 1960-61 et maintenir la série d’invincibilité parisienne contre l’OM depuis novembre 2011. Mais avec le forfait annoncé du capitaine Thiago Silva et la suspension de Presnel Kimpembe, ses habituels défenseurs titulaires, Tuchel voit sa marge de manoeuvre tactique réduite. Sa seule certitude sera la titularisation d’Alphonse Aréola dans les buts aux dépens de la recrue de prestige, Gianluigi Buffon, et du quatuor offensif MCND, pourtant source de déséquilibre mercredi. « Normalement, je dis que je veux jouer avec Neymar, Kylian (Mbappé), Edinson (Cavani) et (Angel) Di Maria »at-il réaffirmé hier. Ça tombe bien, Neymar a une revanche à prendre sur l’OM, son club maudit depuis son arrivée en France. De son carton rouge à Marseille en octobre 2017, à sa blessure au retour à Paris, la superstar brésilienne n’a qu’un objectif : enfin pouvoir jouer un Clasico français jusqu’au coup de sifflet final. Son coéquipier Cavani, le sauveur du dernier OM-PSG grâce à un coup franc inscrit dans les dernières secondes (2-2), cherchera de son côté à retrouver une confiance évaporée. « L’explication pour moi, c’est qu’il pense trop (à sa disette). Il n’est pas satisfait de sa situation parce qu’il ne marque pas de buts depuis quelques matches » a expliqué Tuchel. Après avoir manqué d’un rien l’exploit l’an dernier, les Olympiens n’ont eux qu’une chose en tête : s’offrir une victoire de prestige contre le champion de France en titre pour
ne pas voir le podium de la L1 s’éloigner.
Se battre de bout en bout
« Le match le plus important (de la saison), c’est contre Paris. C’est ce que nous les joueurs, on attend le plus, ce que les supporters et la ville attendent le plus. Plus encore à domicile, au Vélodrome, où on se sent fort et où on est encore invaincus cette saison en Ligue 1 » a insisté le milieu de terrain Morgan Sanson. L’équipe du PSG, « sur la durée du championnat, personne ne pourra la battre, mais sur un match tout est possible estime aussi l’entraîneur Rudi Garcia.
Tout le monde nous voit déjà avec une défaite. Mais nous, on va y croire de la première à la dernière seconde ». Pour y arriver, le technicien olympien devra remobiliser un vestiaire miné par la brouille entre Adil Rami et Dimitri Payet, et ses difficultés récurrentes sur le plan défensif avec déjà 16 buts encaissés depuis le début de saison. Et surtout devoir peut-être se montrer dangereux sans son meilleur buteur Florian Thauvin (7 buts), encore incertain en raison de ses douleurs persistantes au talon. A moins que le champion du monde, qui n’a plus joué depuis France-Islande le 11 octobre dernier, ne se remette sur pied au meilleur moment. Le premier miracle avant l’exploit ?