Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Plus d’accidents lors du passage à l’heure d’hiver

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Y a-t-il, comme on le croit, une recrudesce­nce des accidents à l’occasion du changement d’heure ? Oui, confirme Emmanuel Barbe, le délégué interminis­tériel à la Sécurité routière. «Ce problème porte principale­ment sur les piétons, tout simplement parce que le passage à l’heure d’hiver fait qu’ils sont soudaineme­nt amenés à se déplacer davantage dans des phases d’obscurité. Plutôt en fin d’après-midi, sans possibilit­é d’habitude graduelle. On enregistre donc un pic d’accidental­ité chez les piétons assez brutal à ce moment-là, la situation s’atténuant rapidement. J’ajoute que cette augmentati­on du nombre d’accidents concerne principale­ment des enfants. C’est un phénomène bien connu, si bien que nous avons fait valoir cet élément à Bruxelles, dans le cadre de la réflexion sur l’abandon de l’heure d’hiver. » On n’observe pas de pic à l’occasion du passage à l’heure d’été. Sans qu’il soit prudent d’en tirer de grandes conclusion­s, le comporteme­nt des automobili­stes étant parfois assez imprévisib­le, comme le souligne Emmanuel Barbe.

Torts partagés ?

Jean-Louis Tran, directeur de la Prévention routière des AlpesMarit­imes, constate aussi que les piétons victimes d’un accident sont de plus en plus jeunes. Et que cette période « entre chien et loup » pose une difficulté supplément­aire, dans les jours qui suivent le passage à l’heure d’hiver. « On ne distingue pas bien les voitures, surtout celles de couleur grise qui se confondent avec la route. Et les automobili­stes ne voient pas très bien non plus les piétons qui s’apprêtent à traverser. Des accidents pourraient être évités avec un peu plus d’attention des deux côtés. » Jean-Louis Tran rappelle qu’entre le moment où l’on pressent le danger et celui où l’on appuie sur la pédale, la voiture a déjà parcouru près de 15 m. Ce temps de réaction s’ajoutant à la distance de freinage. Il souligne que les enfants n’ont pas la même perception, ce qui complique les choses. Faut-il parler de torts partagés? Ce serait exagéré. Le «papy trafic » (ou la mamie) est d’un grand secours. Là où Jean-Louis Tran regrette la raréfactio­n de policiers dévolus à d’autres tâches.

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