Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le centenaire du -Novembre célébré à l’opéra de Toulon

Deux rendez-vous majeurs marqueront le centième anniversai­re de l’armistice du 11 novembre 1918 à Toulon avec notamment le Requiem de Mozart et Soir de bataille, une création mondiale

- PH. C.

L’Opéra Toulon Provence Méditerran­ée saluera en deux temps la fin des combats de la Première Guerre mondiale et la victoire, actées le 11 novembre 1918 par un armistice. Tout d’abord, un premier concert commémoran­t ce centenaire sera dirigé par Jurjen Hempel.

Mozart et Schubert

Au programme, le vertigineu­x Requiem de Mozart (messe des défunts en ré mineur), chanté en latin. Près d’une heure d’une incroyable profondeur durant laquelle l’émotion est proche du vertige. Anna Maria Sarra (soprano), Yael Raanan-Vandor (contralto), Marco Ciaponi (ténor), Edwin Crossley-Mercer (basse) auront à coeur de conduire les auditeurs jusqu’au tréfonds de leur âme. C’est en 1791 que Mozart a écrit son requiem répondant à une commande du comte de Walsegg pour les funéraille­s de son épouse. Mozart a alors 35 ans. Il vient de signer la même année, sa Cantate maçonnique, La Clémence de Titus et La flûte enchantée. Il rendra son dernier soupir le 5 décembre de la même année sans avoir eu le temps d’achever son requiem. Constance, son épouse, confiera la partition avancée alors aux deux-tiers à un autre compositeu­r tellement respectueu­x du travail de Mozart qu’aujourd’hui encore, il est difficile de savoir avec certitude qui a écrit quoi... La tonalité principale est le ré mineur. Un ton associé à une atmosphère proche de l’au-delà. Pas de flûtes ni de hautbois, l’orchestre symphoniqu­e est réduit. Le choeur est à l’honneur puisque même les quatre solistes sont là pour le servir. Pour les deux dates proposées (le 9 novembre à 20 heures et 11 novembre à 17 heures), trois ensembles seront présents : la chorale Kallisté, La Clef des chants et le choeur de l’opéra de Toulon. Ces deux concerts s’achèveront par la première partie de la symphonie numéro 8 dite « Symphonie inachevée » en si mineur de Franz Schubert (25 minutes). Elle a été découverte après la mort du génie romantique français. Des extraits de cette symphonie sont régulièrem­ent repris dans des musiques de films et même des dessins animés (pour effrayer les enfants…) comme par exemple lorsque apparaît Gargamel dans Les Schtroumpf­s, dans Casper, le petit fantôme ou dans les Simpson !

« Soir de bataille »

Le second temps fort de cette commémorat­ion est intitulé Soir de bataille .Ladirectio­n musicale de cet événement a été confiée à Pierre Dumoussaud. Evénement en effet car une partie du programme, celle qui concerne le compositeu­r Jacques de La Presle, relève d’une création mondiale. Rien de moins ! Bien d’autres compositeu­rs complètero­nt cette représenta­tion : Franck Bridge, Fredericks Septimus Kelly, Ernest farrar notamment. Les Âmes d’enfants (1921) ouvriront cette soirée. L’oeuvre est de Jean Cras (un officier de Marine de la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle). Il s’agit d’une oeuvre symphoniqu­e même si Jean Cras c’est surtout illustré dans la musique de chambre. Une pièce de Maurice Ravel terminera la soirée. Il ne s’agit pas du boléro mais du Tombeau de Couperin ,un ensemble de six pièces terminées en 1917. Maurice Ravel, né en 1875, a eu un rapport particulie­r à la Première Guerre mondiale. Dès 1914, il se bat pour intégrer l’armée mais en raison de sa fragilité physique et de sa maigreur (il ne pesait alors que 48 kg), il ne peut rejoindre le théâtre des combats. Il finira tout de même par rejoindre l’aviation en qualité de conducteur… de camions. Il est envoyé près de Verdun en 1916. Il tombe rapidement malade (une péritonite ?) ; il est démobilisé en mars 1917. Il apprend alors la mort de sa mère. Abattu, il mettra des années à surmonter ce chagrin. Le Tombeau de Couperin est finalement créé le 11 avril 1919, salle Gaveau, à Paris par Marguerite Long. Le succès est tel qu’elle doit bisser l’oeuvre intégrale. Cette suite comporte différente­s danses baroques appréciées à l’époque comme la gigue et la forlane, une danse venue d’Italie et très rapide.

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(Photo DR) Le Requiem de Mozart sera dirigé par Jurjen Hempel.

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