Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Silence dans les rangs !

Hormis la conférence de presse des plus officielle­s, les Rochelais avaient interdicti­on de parler dans les médias avant de retrouver la formation désormais managée par Collazo

- PAUL MASSABO

Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais parler à Xavier Garbajosa, cette semaine, tenait de la mission impossible. Le coach rochelais s’est muré dans le silence et ne s’est pas montré plus prolixe que son alter ego Patrice Collazo... Et il était vain de se rabattre sur les joueurs rochelais, qu’ils aient ou non porté le maillot rouge et noir. Tous, presque gênés, déclinaien­t notre invitation, expliquant qu’un veto présidenti­el avait été mis pour l’occasion. En partant de là, il restait à imaginer le contexte particulie­r de cette rencontre entre Toulon et La Rochelle. Elle ne devait pas tourner à une réductrice confrontat­ion Collazo-Garbajosa qui ne passionnai­t pas grand monde, sinon les deux principaux intéressés.

« Je ne peux pas penser perdre »

Sébastien Tillous-Borde, « volontaire désigné » pour aller à la rencontre de la presse, interrogé sur le sujet d’un duel personnel, claquait un «On s’en fout ! ». Tout en précisant : « On est concentré sur ce que nous avons à faire dans une rencontre que je ne peux même pas penser perdre. On se doit de gagner, et ensuite d’enchaîner sur la réception de Perpignan. » Après les deux premiers piteux tours de coupe d’Europe, les Toulonnais se sont parlés avant de se remettre au travail. Au retour d’Écosse, un repas partagé entre joueurs aurait permis de se dire quelques vérités, les yeux dans les yeux. Un moment de clarificat­ion au sein d’un groupe assailli par le doute. Pour cette confrontat­ion clef contre Sinzelle, Orioli et consorts, les Varois devraient revenir à des choses simples. En cruel manque de confiance, les hommes de Collazo doivent se (re)construire un mental, faute d’avoir – et pour cause – un moral de vainqueur. Les hésitation­s et moments de panique vus à Murrayfiel­d doivent être effacés dans les têtes. « Faire le ménage », comme dirait leur président, désormais branché « patience ». L’ancien demi de mêlée, en l’absence de Rhys Webb et Anthony Méric, tous deux blessés, lance par nécessité dans le grand bain Yoann Cottin. L’entraîneur des trois-quarts espère que ses protégés sauront revenir aux bases du rugby en négociant de bons ballons et en mettant leur jeu en place.

Une remise en question

Bref, en guise de piqûre de rappel, il prône du grand classique, du basique, du solide. Relégué sur le banc des remplaçant­s, Anthony Belleau ne dit rien d’autre. « On doit faire les choses les unes après les autres en mettant notre rugby dans le bon ordre. On bénéficie d’un bloc de matches à domicile (4 lors des 5 prochaines sorties). Pour nous, c’est maintenant que cela doit commencer. » Et d’évoquer une remise en question qui va leur permettre de progresser. Belleau s’était révélé au grand public contre ces mêmes Rochelais avec son fameux drop passé dans les toutes dernières minutes d’une demi-finale au Vélodrome. S’il garde à jamais ce souvenir en tête, dans un contexte tout différent, il espère, comme tous ses partenaire­s, prendre du plaisir en jouant, et en donner aux supporters. Tout ça passe par un succès qui ferait taire – cette fois pour une bonne raison – La Rochelle.

 ?? (Photo AFP) ?? Entre Collazo et Garbajosa, le clash a eu lieu à la fin de la saison dernière.
(Photo AFP) Entre Collazo et Garbajosa, le clash a eu lieu à la fin de la saison dernière.

Newspapers in French

Newspapers from France