Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ce qu’il faut de fraîcheur pour savourer la châtaigne
Plusieurs milliers de visiteurs ont afflué hier à la 32e édition de la fête de la châtaigne. La manifestation a séduit les gourmands, comme toujours, et valorisé l’ancestral fruit local
« Elle est formidable cette fête, elle est sensationnelle… J’y suis chaque année depuis 32 ans et je peux vous le dire : elle est même de mieux en mieux chaque année ! » L’enthousiasme de la vénérable productrice locale, Pétronille Costamagna, fait plaisir à voir. Pour elle et toute sa tribu – mari, fils, petitefille, arrière-petite-fille, etc. –, comme pour nombre de Pignantais, le rendez-vous est incontournable, coché d’une croix rouge depuis longtemps sur l’agenda. « Chez nous, c’est une affaire de famille. De l’entretien de la châtaigneraie à la récolte, en passant par la vente aujourd’hui, tout le monde est concerné », sourit la « matriarche » pour qui « la récolte a été bonne cette année ». Un constat que ne partage pas Didier Mielle. Historique lui aussi du rendezvous, il estime que « çaa été plutôt compliqué cette année. Il a trop plu durant la période de la floraison… » L’exploitant ne cache toutefois pas son « grand plaisir de prendre part une fois encore à cette belle fête ».
« Valoriser la châtaigne de Pignans ! »
À quelques mètres de son stand, celui de Pascale Martin, également productrice pignantaise, ne désemplit pas non plus de la matinée. « Ce rendez-vous est une institution. Notre famille y est présente depuis le début également », observe celle qui a repris les rênes de l’exploitation de son père. «Il est essentiel de mettre en valeur la châtaigne locale, celle des Maures, et celle de Pignans en particulier : la châtaigne des producteurs, et pas des revendeurs ! », insiste-t-elle. Si l’année restera un bon cru, les castanéiculteurs ne cachent pas pour autant une certaine inquiétude à plus long terme, à l’image de Pétronille Costamagna : « Il ne faut pas se mentir. On voit bien que les arbres souffrent, les châtaigniers, mais aussi les chênes, etc. Tous. C’est d’une tristesse… » Pascale Martin de son côté appelle à «une véritable prise de conscience, aujourd’hui insuffisante. Le métier est certes difficile, mais passionnant. Aujourd’hui, le syndicat des castanéiculteurs aide pourtant bien, il y a aussi des subventions… Nous devrions prendre exemple sur des régions telles que l’Ardèche, l’Aveyron, ou d’Italie… » Si le fruit, cuit au feu de bois, décliné en crème, en bières, etc. était bien la star du jour, le marché artisanal faisait la part belle à une foule de produits du terroir sentant bon les saveurs automnales. Courges, figues, kakis, noix, miel, olives, vin, ail, charcuterie, etc. ont séduit les gourmands, tandis que de nombreux exposants proposaient également des produits artisanaux (savons, bijoux, paniers, coutellerie, décoration, etc). Une mention spéciale aux livres de recettes « Promenade gourmande en terre varoise », oeuvres d’agricultrices locales, qui permettent de valoriser toutes ces saveurs du terroir en cuisine. Hier, la fête a donc été une fois encore fort belle, « même si on a eu peur de la pluie jusqu’à la dernière minute… J’ai grimpé à Notre-Dame des Anges sur les genoux pour implorer la clémence de la météo, et ça a marché », s’en amuse le maire Robert Michel. Accompagné de nombreux élus du territoire (1), il prenait visiblement plaisir à inaugurer la fête, sans oublier de remercier «le comité des fêtes pour avoir su organiser cette fête si brillamment, encore une fois, malgré les incertitudes météorologiques »et« les exposants, qui ont également tous répondu présents ». Alors que la météo prend, enfin, des reflets automnaux, entre pluie et humidité, la dégustation de ce fruit chaleureux par excellence n’en était hier que plus savoureuse…
1. La députée Sereine Mauborgne, le conseiller régional Claude Alemagna (maire de Lorgues), les conseillers départementaux Dominique Lain et Christine Amrane, et de nombreux maires et élus de communes alentours.