Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le mystère des bébés mal formés s’épaissit

Une enquête sur toute la France est en cours. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn a affirmé, hier, que les premiers résultats seront rendus publics avant la fin janvier

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Pourquoi des enfants sont-ils nés sans mains, bras ou avant-bras ? Après la découverte de nouveaux cas dans l’Ain une grande enquête nationale est en cours, la ministre de la Santé Agnès Buzyn assurant ne vouloir « fermer aucune piste ». « C’est possibleme­nt une piste environnem­entale », peut-être lié à ce que les femmes « ont mangé » lorsqu’elles étaient enceintes, « peut-être ce qu’elles ont respiré » ,a indiqué, hier, la ministre sur BFMTV et RMC. « Je veux savoir, je pense que toute la France veut savoir », at-elle ajouté.

« Rien ne vous est caché »

Un peu plus tôt sur RTL, François Bourdillon, directeur général de l’agence Santé publique France, a annoncé qu’une enquête sur toute la France était « est en cours », précisant que les premiers résultats seraient attendus sous trois mois. « Rien ne vous est caché », a-t-il lancé. L’agence sanitaire qu’il dirige avait annoncé, mardi, que le nombre total de bébés nés dans l’Ain avec une malformati­on des membres supérieurs entre 2000 et 2014 était porté à 18 après la découverte de 11 nouveaux cas suspects. Une révélation suscitant des interrogat­ions tant sur l’ampleur du phénomène que sur les causes de telles déformatio­ns. Selon certains élus écologiste­s, des pesticides pourraient être à l’origine de ces malformati­ons. Mais pour l’instant aucune étude scientifiq­ue ne vient étayer cette affirmatio­n. L’Agence de sécurité sanitaire, (Anses) et Santé publique France ont été chargés « d’explorer » les cas identifiés dans l’Ain, « de retourner voir les mères, les familles, essayer de comprendre quel point commun il peut y avoir entre ces familles », a expliqué Agnès Buzyn. Les premiers résultats de cette enquête locale seront rendus publics le 31 janvier, a précisé Agnès Buzyn. Début octobre, l’agence Santé publique France avait publié les résultats d’enquêtes effectuées sur des cas découverts dans trois endroits de France.

Causes multiples

Des cas observés dans l’Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), en LoireAtlan­tique (3 naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (4 naissances entre 2011 et 2013), à chaque fois dans un périmètre restreint. L’agence avait noté un « excès de cas » en Loire-Atlantique et en Bretagne mais pas dans l’Ain, ajoutant qu’aucune cause, y compris environnem­entale, n’avait pu être mise en évidence. Les causes possibles de malformati­ons des membres supérieurs sont multiples. Elles peuvent être génétiques, liées à des contrainte­s physiques ou dues à des substances toxiques (alimentati­on, environnem­ent, voire médicament­s dans le cas du thalidomid­e, antinausée­ux qui avait fait naître des milliers d’enfants sans bras entre 1957 et 1962). Selon la ministre de la santé il y aurait 150 naissances par an de bébés avec une agénésie de membre supérieur.

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(Doc BFMTV) « La complexité, c’est de retourner dans l’histoire de ces familles sur des cas qui datent parfois d’il y a plus de dix ans », a précisé hier matin sur BFMTV, la ministre de la Santé.

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