Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« On a dû repartir à zéro »
L’exploitation des Mammoliti a été fortement touchée par l’orage de grêle du 24 juin. Un horticulteur témoigne. « Les vitres des serres étaient brisées, les morceaux de verre qui n’ont pas atterri sur les fleurs risquaient de nous tomber dessus. On n’a pas pu faire les traitements nécessaires, l’humidité a favorisé les maladies. On a dû tout retailler. »
« Dans l’attente »
Sauveur Mammoliti travaille dans l’entreprise familiale depuis 1991. « Ona dû tout recommencer, repartir à zéro. On l’a fait en se serrant les coudes. On n’est pas là pour mendier. La banque Crédit agricole a enlevé les intérêts sur mon découvert, mais je continue de payer mes cotisations sociales à la MSA (sécurité sociale agricole NDLR) malgré mes comptes négatifs. » L’entreprise devrait être déclarée en état de calamité agricole. « On est dans l’attente de cette reconnaissance, pour des dédommagements. » Il poursuit. « J’ai dû aller travailler à l’extérieur de mon exploitation pour renflouer les caisses. Je travaille le dimanche, c’est obligé. » La commune de Carnoules a mis à disposition un point de vente direct. « C’est énorme, c’est une aide précieuse. C’est comme ça qu’on peut s’en sortir : en valorisant nos produits. » Je suis venue voir les agriculteurs sinistrés, début juillet, juste après le violent épisode de grêle. J’avais promis que je repasserai pour suivre les dossiers. J’espère apporter du soutien moral et les accompagner autant que possible dans leurs démarches d’indemnisation. Je souhaite garder une proximité avec les acteurs du terrain. Je me réjouis de travailler avec le maire de Carnoules. Cela me permet de soulever les problèmes que les exploitants rencontrent avec les banques et les assurances. Je regrette que, lors des réunions, ces professionnels assurent prendre leurs responsabilités, mais que dans les faits, les agriculteurs sont seuls à faire face.