Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Thu Kamkasomph­ou, c’est fou!

- VINCENT WATTECAMPS

Le décompte devient difficile à tenir. 18 ? 19 ? 20 ? On ne sait plus très bien, et à vrai dire Thu Kamkasomph­ou non plus. En tout cas, les médailles internatio­nales s’accumulent dans les armoires de la pongiste. « Pourvu que ça dure », souligne, pince-sans-rire, la Hyéroise, revenue de Skopje (Macédoine) avec le titre de vice-championne du monde de handitenni­s de table. Une médaille d’argent (en classe 8) que la pensionnai­re de l’Olympique handi hyérois est allée chercher après moult rebondisse­ments. Menées deux manches à rien en poule face à la Japonaise Yuri Tomono avant de renverser la vapeur, elle a surtout réussi à effacer quatre balles de match contre elle en quart de finale face à la Hongroise Zsofia Arloy. Avant, là aussi, de s’imposer au bout du cinquième set. « Tant que la partie n’est pas terminée, je m’accroche. J’avais un peu de pression en début de tournoi, et puis après ma victoire en quart, je me suis sentie plus à l’aise, plus relâchée. »

Les Jeux de Paris dans le viseur

Cela n’a pas suffi en finale face à sa bête noire, la Chinoise (et numéro un mondiale) Jingdian Mao (3-2). « Contre elle, j’avais pris 3-0 en finale des Jeux à Londres et 3-1 à ceux de Rio. Là, à 22, j’y ai cru. Et même si j’ai des regrets, il faut avouer qu’elle est meilleure que moi. Mais ce n’est pas grave, je vais continuer à travailler. » Compétitri­ce dans l’âme, ce qui explique sa longévité sa première médaille internatio­nale remonte à l’an 2000 ! - Thu Kamkasomph­ou vise désormais le titre européen l’année prochaine, sésame pour les Jeux de Tokyo en 2020. « Mais mon rêve, c’est de participer à ceux de Paris en 2024. Jouer à la maison, sans décalage horaire et devant son public, ce sera énorme. » La pongiste aura alors... 56 ans. Et ce n’est pas la relève - quasi inexistant­e - qui devrait la déranger. « Stéphane Lelong (directeur sportif de la Fédération) donne pourtant sa chance aux jeunes. Mais on part de loin. Parvenir au haut niveau en ping demande beaucoup de pratique. Six ans, c’est court mine de rien. Et comme, en plus, l’État a réduit la voilure concernant les aides, ça ne va pas aller en s’améliorant... » La pongiste ne compte donc que sur elle, son travail, et « le soutien inestimabl­e de Thierry Garofalo (président de l’OHTPM) » pour rester au sommet. « Sans son aide financière et sa façon de travailler, je n’aurais sans doute pas eu cette longévité au plus haut niveau. » Un hommage en or, une médaille en argent. Thu Kamkasomph­ou travaille le métal. Avec talent.

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(Photo V. W.) La pensionnai­re de l’OHTPM a décroché une nouvelle médaille internatio­nale.

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