Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
h : top départ
Aujourd’hui, pour la première fois de l’histoire, des bateaux devraient prendre le départ de la Route du Rhum en mode ‘‘volant’’, pour rejoindre la Guadeloupe en probablement moins de 6 jours après une traversée de l’Atlantique qui s’annonce fabuleuse, mais non dénuée de dangers. Le spectacle devrait être tout simplement magique! Alors que la météo s’annonce sous de bons auspices pour le départ à SaintMalo, avec une mer plate et du vent, les Ultim, catégorie reine d’une flotte de 123 bateaux, devraient faire le show. À la barre de ces Ultim (maxi-trimarans de 32 m de long pour 23 m de large maximum capables de voler grâce à des appendices, les foils), Armel Le Cléac’h (Banque Populaire IX) et Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) évolueront sur les bateaux de toute dernière génération, mis à l’eau en 2017. François Gabart (Macif) a un multicoque vieux de 3 ans et revisité l’hiver dernier pour complètement voler. Enfin, dans cette catégorie Ultim figurent aussi Thomas Coville (Sodebo) et Francis Joyon (Idec Sport), qui tiennent leur place même si leurs montures ne peuvent pas voler. Après ce départ sur les chapeaux de roue, la flotte devra faire face à une première petite dépression avant une grosse tempête mardi, qui affectera beaucoup les bateaux lents comme les petits monocoques de 12 m, les Class40. Les Ultim pourront l’esquiver et s’ouvrir une voie à grande vitesse jusqu’à l’arrivée à Pointe-à-Pitre. Pour Coville, il «faut aller très vite pour passer devant (la dépression)». «Plus tu vas vite et moins t’es exposé». Aller vite avec ces machines veut dire naviguer à 4045 noeuds (74-83 km/h). Aucun marin n’a jusqu’ici traversé l’Atlantique en solitaire en course sur des multicoques volants. Derrière eux, il y aura 5 autres catégories, dont les Class40, la flotte la plus nombreuse avec 52 engagés. Et la plus inquiète.
Le spectre de
Quelques skippers de monocoques Class40 ont déjà fait savoir qu’ils s’arrêteraient pour faire escale en attendant une situation plus clémente. La direction de course a d’ailleurs indiqué qu’elle avait pris contact pour ce cas de figure avec plusieurs ports comme Lorient, Roscoff ou encore Brest. Lalou Roucayrol, qui barre un Multi50 (Arkéma), n’écarte pas la possibilité de s’arrêter entre Porto et Lisbonne. Le marin de 54 ans n’a rien oublié de l’édition 2002, une véritable hécatombe. Sur les 18 multicoques partis, seuls 3 avaient touché terre : celui de Michel Desjoyeaux, vainqueur devant Marc Guillemot, et Roucayrol. « Le matin, vous apprenez que machin s’est retourné, des bateaux, perdus, massacrés. On n’y va pas pour ça. On n’est pas des trompe-lamort malgré tout », explique Roucayrol. Le départ de la 11e édition de la Route du Rhum, qui fête ses 40 ans, sera donné à 14 h 02 sur une même ligne de 5 km. La dernière édition s’était jouée en un temps record de 7 jours 15 heures.