Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Exercice Dragoon : scènes de guerre à Collobrières
Dans le cadre de leur formation, 140 officiers élèves de l’école de l’infanterie de Draguignan ont participé hier à un exercice visant à reprendre le village à l’ennemi, comme en août 1944
Des soldats armés disséminés un peu partout, des tirs d’armes automatiques… Les habitants de Collobrières, si calme d’habitude, se sont réveillés hier matin comme en pleine guerre. Il s’agissait en fait d’un exercice grandeur nature pour 130 lieutenants sortis de Saint-Cyr, officiers élèves à l’école de l’infanterie de Draguignan. En expliquant les détails, le lieutenant-colonel Thomas, commandant de la division d’application de l’école, précisait que, contrairement aux années précédentes, «on n’a pas débarqué sur les plages en raison du plan Polmar mis en place suite à la pollution aux hydrocarbures sur le littoral ». Excepté ce détail, ils ont fait le même trajet que les autres années, dans le sillage de la véritable opération Dragoon, qui avait libéré la Provence en août 1944.
Réactions diverses de la population
Les militaires sont partis lundi de Sainte-Maxime et Grimaud, pour atteindre les Maures. À Collobrières, ils ont dû débusquer leurs ennemis, identifiés par des plastrons. Le tout sous les regards inquiets, surpris ou amusés de la population.
« Bonjour, je peux passer ? », a interrogé timidement un jeune homme alors que des deux côtés de la rue les soldats étaient en embuscade. En bas du pont Rossi (pont neuf) un monsieur a demandé : «Ce sont des vrais ou des faux ? Parce qu’il y a des gens qui se déguisent…» Armés de Famas, de fusils d’assaut HK416 ou de lance-roquettes antichar, mais utilisant des balles à blanc, les participants ont manoeuvré en évitant de tirer en présence des civils. Il ne leur a pas fallu très longtemps pour atteindre leur objectif. « La
ville est à nous », s’est réjoui l’un d’eux, dès le dernier « ennemi » neutralisé. Une bataille gagnée, mais la guerre n’est pas encore terminée. L’exercice se poursuit et doit s’achever lundi matin par la prise de l’aérodrome de Cuers.