Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Oubliés pendant cent ans,  poilus sont réhabilité­s

Ils sont nés à Saint-Tropez et pourtant leurs noms ne figuraient nulle part dans la commune. Grâce aux historiens et archiviste­s, ces soldats figureront désormais sur le monument aux morts

- VICTOR TILLET

Ils sont morts pour la France il y a cent ans, voire plus, au cours de la Grande-Guerre. Vingt-deux soldats tropéziens qui, depuis, étaient tombés dans l’oubli. Mais si l’Histoire est parfois capricieus­e, elle peut être rectifiée. Ce fut le cas pour ces poilus il y a quelques mois grâce au travail de l’historien Laurent Pavlidis, accompagné des archiviste­s de Saint-Tropez.

En cause, une erreur de référencem­ent

Pourquoi ces soldats sontils restés tant d’années sans être référencés ? Laurent Pavlidis apporte une explicatio­n : «Ces hommes avaient déménagé de SaintTrope­z, c’est pourquoi ils n’y ont pas été référencés. Ce qui est anormal car ils sont des enfants du pays». Avec 1400000 morts français pendant le conflit, difficile de s’y retrouver pour les administra­tions de l’époque. Une autre particular­ité du référencem­ent a compliqué les recherches : «Dans les grandes villes, les noms des morts ne sont généraleme­nt pas écrits sur les stèles car il y en aurait trop, rappelle Laurent Pavlidis. Si un soldat déménage dans l’une d’elles, c’est encore plus dur de le retrouver. Car dans ce cas, il peut n’être cité nulle part.» En revanche, un soldat peut être cité sur le monument de sa commune d’origine et de celle où il résidait avant de partir au front.

Internet, l’outil indispensa­ble

C’est pendant des recherches en vue des commémorat­ions de novembre que Laurent Pavlidis se met en quête de poilus oubliés : «Avec ces problèmes de référencem­ent, j’ai supposé qu’il y avait peut-être des oubliés sur la stèle du cimetière marin.» Bien lui en a pris. Pour retrouver les défunts, l’historien a reçu l’aide du service des archives de Saint-Tropez, notamment Hélène Riboty : «Nous avons utilisé le site web “Mémoire des hommes”, une base informatiq­ue qui recense les morts nés dans une commune. Pour croiser, d’autres sites ont été utiles comme les archives départemen­tales, où l’on peut retrouver le parcours d’un soldat grâce à son matricule», détaille l’archiviste. Laurent Pavlidis l’admet, « sans Internet, les recherches auraient été beaucoup plus difficiles à mener, c’est un outil indispensa­ble.»

 ?? (Photo V. Tillet) ?? Sur le monument aux morts, situé au cimetière marin, les plaques commémorat­ives recensent désormais  poilus tropéziens, contre  à sa création. Les  oubliés seront honorés pour la première fois lors des commémorat­ions du  novembre, pour la dernière année du centenaire de la Grande Guerre.
(Photo V. Tillet) Sur le monument aux morts, situé au cimetière marin, les plaques commémorat­ives recensent désormais  poilus tropéziens, contre  à sa création. Les  oubliés seront honorés pour la première fois lors des commémorat­ions du  novembre, pour la dernière année du centenaire de la Grande Guerre.

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