Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un téléfilm à la fois sensible et efficace

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Ce sera à la télé fin novembre. Mais samedi dernier, alors que Christophe Charrier et ses productric­es Sandrine Brauer et Marie Masmonteil présentaie­nt leur film aux familles de leurs équipes dans la grande salle du Royal, l’écran de cinéma allait à Jonas comme un gant. Jonas,  ans, c’est cet adolescent effacé, solitaire qui – on l’apprend dès les premières images, angoissant­es – vient d’affronter un drame. Le film se construit ensuite autour de cette première scène : des flash-back qui racontent ce qu’il s’est passé avant la tragédie, avec la rencontre de Nathan, à peine plus âgé mais clairement plus affirmé ; des fash forward (en avant), qui présentent un Jonas, trentenair­e, marqué par l’événement dont on ignore tout jusqu’à la fin. Une structure qui semble complexe, mais finalement facile à appréhende­r, au service du récit. Il ne s’agit en effet pas d’un énième récit d’un adolescent qui découvre sa sexualité. Plutôt de comment les événements, une rencontre, un drame, façonnent les vies. Les abîment. Et Christophe Charrier délivre son message de manière à la fois simple et efficace, mais aussi de façon esthétique et puissante, visuelleme­nt, musicaleme­nt. Ses acteurs l’y aident grandement. Félix Maritaud, intense en Jonas adulte, ou Aure Atika, en mère à la fois moderne et forte, puis vieillie et bouleversé­e. Mais aussi les jeunes comédiens TommyLee Baïk (Nathan) et Nicolas Bauwens. Pour son premier film, ce dernier impression­ne par son interpréta­tion sensible et instinctiv­e de Jonas adolescent.

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