Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La Mission locale promeut le mois sans tabac
La structure Ouest Haut Var destinée à soutenir les 16-25 ans a concocté un solide programme d’accompagnement avec des professionnels pour dire stop collectivement à la cigarette
Au diapason avec la campagne nationale du Moi(s) sans tabac, L’antenne brignolaise de la Mission locale propose un programme d’accompagnement collectif aux jeunes de 16 à 25 ans. Après un menu basé sur la présentation des addictions avec présence d’experts, l’an dernier, l’accent, pour cette édition 2018, a été porté sur les actions concrètes. Lundi, le premier rendezvous du calendrier s’est tenu dans les locaux de la Mission quartier du Plan (en face de Pôle Emploi), sur le thème « L’arrêt du tabac, on en parle ». « On cherche à connaître les éléments qui peuvent constituer un frein à l’arrêt du tabac. Ce peut être la peur de grossir par exemple », expliquent Anne Bérard, directrice adjointe et Cécile Montorfano, conseillère. Une approche organisée avec le CSAPA (centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), rattaché au centre hospitalier Henri-Guérin de Pierrefeu. Il regroupe médecin addictologue, infirmière, psychologue, assistance sociale, etc.
« Esclave du produit »
Géraldine Ostermann, éducatrice et Sara Broccoli, psychologue peuvent rencontrer les jeunes (1) (ou les parents) pour un accompagnement ultra-personnalisé et bienveillant afin que les consommations de tabac (ou d’autres substances) ne se transforment pas purement en addiction. « Il faut pouvoir différencier un comportement répétitif d’un avilissement où l’on est esclave du produit. On le cherche. » La frontière n’est pas toujours simple. Les jeunes sont particulièrement vulnérables aux comportements à risques dont l’usage du tabac. « C’est un phénomène propre à l’adolescence. On cherche à se détacher de ses parents, à devenir un adulte. Il y a l’environnement, l’histoire de la personne et l’effet de groupe également. Peut-être aussi un mal-être. La cigarette vient en tout cas colmater des angoisses identitaires à l’adolescence. » Si la Mission locale est un des partenaires du CSAPA, ses membres travaillent aussi en partenariat avec le Foyer des jeunes travailleurs, le Centre éducatif fermé, les municipalités, les associations de prévention, etc.
Repérer le déclencheur
« Nous sommes dans une démarche du “Aller vers” les jeunes car ils ne se déplacent pas forcément », comme ce fut le cas pour ce premier rendez-vous où aucun jeune ne s’est présenté en début d’aprèsmidi. La faute sans doute à la pluie battante qui tombait ce jour-là et au manque de transport en commun. Par ailleurs, de nombreux kits complets et pédagogiques d’arrêt du tabac ont été distribués en amont de l’événement, rendant le déplacement inutile pour certains. Dommage car les expertes présentes sur place regorgent de bons conseils sur la gestion du stress, sur les moyens de repérer le déclencheur et apportent d’excellents outils à destination des jeunes. D’autant que les conséquences d’une consommation régulière de substances nocives peuvent être gravissimes. « L’addiction prend toute la place dans la tête. Elle provoque isolément, rupture des liens sociaux, perte d’emploi, agressivité qui augmente, etc. À partir d’un certain niveau de consommation on est dans l’autodestruction ou la mutilation. »
1. Consultations Jeunes Consommateurs anonymes et gratuites au 06.33.64.85.99. Il en existe plus de 400 en France.