Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Il faut qu’une discussion de fond commence enfin »

François Cavallier, maire de Callian et vice-président du conseil départemen­tal du Var

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Mettre fin à la friche industriel­le, sur le site de l’ancienne mine, préoccupe depuis longtemps le propriétai­re du terrain, la commune de Callian. Son maire, François Cavallier, a alors entrepris la valorisati­on de l’environnem­ent de ce site. Il dit souhaiter discuter du projet retenu l’an dernier avec les élus qui s’y opposent pour qu’un débat de fond s’installe.

Comprenez-vous les inquiétude­s exprimées par les opposants au projet ?

Il y a surtout une commune qui s’y oppose, c’est Les Adrets et son maire. Voir écrit qu’une majorité des riverains est contre, je ne pense pas qu’on puisse l’affirmer avec autant de certitude. Ensuite, pour répondre à la question oui, je peux comprendre qu’un certain nombre d’inquiétude­s ou de contrariét­és se fassent jour. Mais il faut savoir de quoi l’on parle, de quelles contrariét­és...

C’est-à-dire ?

Eh bien je pense que l’on se trompe si, par exemple, on nous parle de la question de l’eau. C’est quelque chose d’inaudible. Car, justement, pour être très concret, on a fait en sorte de retenir le projet qui protégeait le plus la ressource en eau. C’est même le critère décisif qui a conduit le jury intercommu­nal à choisir Suez, qui propose de ne pas exploiter le tiers ouest du terrain en question, parce qu’il est dans le bassin versant du lac de Saint-Cassien. Il n’y fera là que du photo-voltaïque, c’est écrit dans le dossier d’une centaine de pages que tout le monde peut aller consulter sur le Web. On a tenu à cette transparen­ce.

Que dire des autres nuisances (bruit, odeurs, poussières, nature défigurée, etc.) ?

Cette question est légitime. Déjà il n’y aura pas d’odeurs puisque pas de compostage. Autant je ne comprends pas que l’on cherche à faire peur en abordant des nonproblèm­es comme celui de l’eau, autant je suis tout à fait ouvert pour parler des nuisances avec tous ceux qui le souhaitent. Donc parlons de ces vraies questions, débattons ensemble. Il y a aussi d’autres questions qu’il me tient à coeur d’aborder, comme celui des retombées des ressources. Arrêtons de caricature­r et faire peur, retrouvons-nous tous pour aborder les bonnes problémati­ques. J’ai trop souvent lu aussi que le climat parfois dévastateu­r de la région pouvait finir par polluer les eaux. Mais justement, le projet prend cela en compte et suggère une installati­on étudiée pour faire face à toutes les intempérie­s...

Comment ce projet peut-il mettre fin aux dépôts illégaux de déchets du BTP ?

Les dépôts sauvages sont hélas récurrents et on ne peut accepter ces atteintes insupporta­bles à notre environnem­ent et à notre état de droit. La question est de savoir si nous voulons les traiter de façon réglementé­e et contrôlée ou laisser libre court aux pratiques du moment.

En voulez-vous à Nello Broglio ?

Non, bien que je trouve dommage sa politique de la chaise vide : nous ne l’avons jamais vu au sein du comité de pilotage avec les communes du Pays de Fayence destiné à permettre un dialogue. Non, il fait des réunions publiques auxquelles les contradict­eurs ne sont jamais invités. Je le dis pourtant ici clairement : je suis tout à fait ouvert à un dialogue ou un débat avec Nello Broglio pour aborder le sujet en toute bonne foi et transparen­ce.

Quelles sont les prochaines échéances et qui va trancher au final ?

Le temps que le dossier soit instruit, il doit y avoir une enquête publique l’an prochain avant que l’État ne finisse par trancher à la fin, selon ce qu’il en ressortira. Pour ma part, je pense qu’il faut que l’intérêt général prime. Plutôt que d’être absent des discussion­s, il serait dans l’intérêt collectif que l’on finisse tous par se rencontrer et mettre sur la table toutes les questions légitimes. Non aux postures politiques !

Je suis tout à fait disposé à débattre du sujet avec Nello Broglio ”

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